Gaz: pas de rivalité entre Nabucco et South Stream (OMV)

Les gazoducs Nabucco et South Stream ne rivalisent pas, mais se complètent, a déclaré vendredi devant les journalistes Werner Auli, directeur en charge de l'énergie gazière du groupe autrichien OMV participant au projet Nabucco.

"Nabucco et South Stream ne s'opposent pas, mais se complètent l'un l'autre. Il ne s'agit pas d'une concurrence, mais d'une possibilité d'augmenter les capacités de transport de gaz", a-t-il indiqué.

Et d'ajouter que les pays producteurs de gaz ont besoin de rétablir leur crédibilité auprès des consommateurs et de leur garantir des livraisons sans à-coups.

"Il faut reconquérir la confiance des clients, en les persuadant que personne ne pourra empêcher le transit de gaz du producteur au consommateur", a poursuivi M.Auli.

Il a rappelé que pendant 40 ans, les livraisons de gaz par Gazprom en Europe s'étaient effectuées sans problèmes et qu'il était nécessaire de rétablir ce régime.

Selon le représentant d'OMV, l'actuel excédent de gaz en Europe ne manquera pas de se transformer en pénurie gazière vers 2020, alors que son prix augmentera.

Le projet Nabucco est le prolongement du gazoduc Bakou-Tbilissi-Erzurum. Promu par l'Union européenne, le pipeline doit permettre à partir de 2014 de transporter annuellement 20 à 30 milliards de mètres cubes de gaz naturel caspien, en contournant le territoire russe.

D'une longueur de 3300 km et d'un coût planifié de 7,9 milliards d'euros, ce gazoduc permettra de diversifier les sources d'approvisionnement énergétique de l'Europe. Sa capacité maximale sera de 31 milliards de m3 de gaz.

Les membres du consortium Nabucco sont Botas (Turquie), Bulgarian Energy Holding (Bulgarie), MOL Plc (Hongrie), OMV Gas&Power GmbH (Autriche), RWE (Allemagne) et Transgaz (Roumanie). Chacun de ces actionnaires possède 16,67 % des parts de la société. Le Turkménistan, l'Azerbaïdjan et l'Irak figurent parmi les fournisseurs potentiels de gaz pour Nabucco.  

Le projet de gazoduc South Stream, promu depuis 2007 par le russe Gazprom et l'italien Eni, reliera la Russie à l'Europe centrale et méridionale sous les mers Noire et Adriatique et réduira la dépendance des acheteurs et fournisseurs de gaz envers les pays de transit, dont l'Ukraine et la Turquie. Le projet d'un coût de 25 milliards d'euros sera réalisé d'ici 2013.