Aujourd'hui (1mai), à Moscou, on honore la mémoire des victimes des représailles politiques des années 30-50 du denier siècle. L'Eglise orthodoxe Russe marque, le quatrième samedi après Pâques, le Jour des martyrs de Boutovo. Suivant la tradition, tôt le matin, le Patriarche de Moscou et de toutes les Russies Kirill a fait un office religieux - la liturgie Divine - sur le polygone de Boutovo où étaient fusillés les prêtres ayant péri pour la foi. Il a servi un office funèbre pour toutes les victimes des persécutions athées.
À Boutovo ont péri plus de mille hommes d'Eglise : depuis de simples diacres jusqu'aux hiérarques de l'Église. Un des plus célèbres martyrs de Boutovo, c'était le métropolite Séraphin de Petrograd (Tcitchagov). Avec le métropolite, quelques évêques ont été tués. Ils ont tous été canonisés, ainsi que plus de 300 prêtres, à la fin des années 1990.
Pendant les années soviétiques, le polygone de Boutovo, c'était un territoire fermé, le régime du secret y était appliqué. Cependant, au début des années 1990 du denier siècle, la justice a triomphé, et ce lieu de la destruction massive de l'élite russe était ouvert pour la visite, raconte le doyen de la Cathédrale des Saints Martyrs et des confesseurs Russes à Boutovo Kirill Kaleda.
Le polygone de Boutovo était ouvert au public en 1993. C'est alors que la première bougie funéraire a été allumée sur le polygone, en 93, en été. En automne de la même année, le premier monument aux victimes de ce lieu était érigé. Et, au printemps de 94, une croix y est apparue. Des offices religieux réguliers en mémoire de ceux qui ont souffert là ont commencé. En 96, sur le polygone, directement sur le territoire des tombes, une église en bois a été construite, où des liturgies divines en l'honneur de tous les martyrs de ce lieu ont commencé.
Dans les années 90 du denier siècle, au patriarcat de Moscou, une commission spéciale synodale était créée pour la canonisation des martyrs de Boutovo. En presque vingt ans du travail, la commission a canonisé plus de 1200 victimes. Le processus se passe lentement, on met des années pour la considération de chaque affaire. «Nous ne pouvons pas nous tromper dans cette question sérieuse», - dit le prêtre orthodoxe.
Boutovo est un reproche éternel à nous tous, continue l'archiprêtre Kirill Kaleda. En effet, ici reposent les gens qui ont péri en martyrs uniquement parce qu'ils ne voulaient pas accepter le pouvoir criminel. Et si nous nous rappelons cela, nous n'admettrons plus jamais le renoncement aux valeurs morales et religieuses, nous respecterons non seulement les vues et les idées des autres, mais aussi leur vie.