Prenant la parole au cours des débats, Mme Heidi Tagliavini, chef de l'enquête internationale de l'UE sur les causes du conflit au Caucase du Sud, a été très claire en indiquant le pays agresseur. Du point de vue de la mission, c'est bien la Géorgie qui a ouvert les hostilités en Ossétie du Sud, a constaté Mme Tagliavini. La partie géorgienne n'a pu donner aucune explication justifiant ses actions. Avant le déclenchement du conflit il n'y a eu aucune offensive de la Russie en Ossétie du Sud. La responsable de la mission internationale de l'UE a qualifié l'agression géorgienne de « culmination d'une tension montée ».
Lors de son intervention à Strasbourg Konstantin Kossatchev, chef du comité pour les Affaires internationales à la Douma d'Etat, a fourni des données prouvant que les autorités géorgiennes s'acheminaient délibérément vers le déclenchement d'une guerre en Transcaucasie.
Les deux premiers Ossètes ont été tués en 2003, lorsque M. Saakachvili est venu au pouvoir en Géorgie. En 2004 il a eu encore quatre victimes ossètes. Après encore 15, et par la suite les Ossètes tués se comptaient par centaines. Et bien depuis août 2008, quand la Russie a été obligée d'agir comme elle a agi, il n'y a eu aucune victime dans la zone du conflit. Je pense que les vies sauvées sont le résultat essentiel.
L'Ossétie du Sud et l'Abkhazie, que la Géorgie planifiait alors d'attaquer aussi, ont proclamé leur indépendance. Leur souveraineté a été reconnue par plusieurs Etats, dont la Russie. Or Tbilissi n'a pas renoncé aux plans de placer sous son contrôle les deux républiques qui n'avaient jamais fait partie de la Géorgie, sauf la période soviétique.
En tant qu'une institution internationale efficace l'APCE est en mesure de jouer un rôle de poids en matière de recherche d'une normalisation entre toutes les parties prenantes du conflit, y compris l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie. A ce propos M. Kossatchev a appelé l'APCE à montrer des approches pondérées du règlement du conflit dans le Sud du Caucase, approches qui tiendraient compte de l'existence de deux nouveaux Etats souverains.
