L'Iran tente d'échapper aux nouvelles sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies dont il est menacé pour son refus d'arrêter les recherches nucléaires. Le QG de l'AIEA à Vienne a confirmé que Téhéran avait consenti à accorder aux inspecteurs internationaux un accès élargi à l'usine d'enrichissement de l'uranium à Natanz. En même temps le chef de l'agence nucléaire iranienne Ali Akbar Salehi a annoncé que son pays était prêt à relancer les négociations sur l'échange de l'uranium faiblement enrichi contre le carburant nucléaire pour son installation de recherches produisant des isotopes à des fins médicaux.
Les diplomates notent que Téhéran aurait dû lancer cette initiative il y a encore deux mois avant de commencer l'enrichissement de l'uranium jusqu'au niveau de 20 pour cent.
Le projet des exportations de l'uranium iranien pour son échange a été conçu en automne dernier sous l'égide de l'AIEA. Il prévoyait initialement l'enrichissement de 70 pour cent de tout le carburant d'uranium iranien en Russie et ensuite la construction des assemblages de carburant en France. Tout d'abord Téhéran a approuvé ce projet mais ensuite a demandé que l'échange du carburant et des assemblages se fasse sur son territoire. Les négociations se retrouvées dans une impasse. Aujourd'hui le chef nucléaire iranien annonce que la situation va se débloquer aussitôt que Téhéran reçoive des « garanties concrètes » qui puissent être discutées. Vladimir Avertchev, membre du Conseil de politique extérieure et de politique de défense, estime que les Iraniens comptent sur la position des pays traditionnellement contre le durcissement des sanctions, c'est-à-dire de la Chine, de la Russie, du Brésil et depuis récemment de l'Inde.
« Il est très important maintenant pour l'Iran de s'assurer de l'appui des pays qui se prononcent pour la solution du problème nucléaire iranien par la voie de négociations. Nous ne pouvons pas considérer les dernières propositions de Téhéran en tant que changement de position et non comme une simple manœuvre tactique à la veille de l'étape finale des négociations au Conseil de sécurité. »
Parmi les raisons pour endurcir les sanctions on compte la construction de la seconde usine d'uranium près de la ville de Qom à l'insu de l'agence nucléaire internationale. L'Iran en a informé l'AIEA en septembre dernier et n'a pas réagi aux demandes d'arrêter sa construction. L'adjoint au chef de la diplomatie russe Sergueï Riabkov souligne que l'inexécution des conditions des résolutions récemment adoptées par le Conseil de sécurité s'est transformée en une tendance de la part de l'Iran. « Lorsque nous constatons l'absence totale de progrès dans la solution du problème, nous faisons la conclusion que l'adoption de nouvelles sanctions devient inévitable. »
Sergueï Riabkov a précisé que les nouvelles mesures économiques ne doivent pas toucher au secteur énergétique de l'Iran parce que ce serait alors une tentative de punir le pays entier avec son peuple.
Pour résumer, la patience de la communauté internationale est dorénavant épuisée et Téhéran doit faire un vrai pas en avant pour sortir la situation de l'impasse et échapper à l'endurcissement de sanctions.