L'humanisation des système pénitentiaires russes et français (partie 2)

L'humanisation des système pénitentiaires russes et français (partie 2)
L'humanisation des système pénitentiaires russes et français (partie 2) - Sputnik Afrique
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Nous proposons aujourd'hui à votre attention la fin du reportage de notre correspondant Igor Yazon de la Table ronde franco-russe consacrée à la refonte des systèmes pénitentiaires des deux pays tenue à l'Ambassade de France à Moscou.

 

Nous proposons aujourd'hui à votre attention la fin du reportage de notre correspondant Igor Yazon de la Table ronde franco-russe consacrée à la refonte des systèmes pénitentiaires des deux pays tenue à l'Ambassade de France à Moscou.

Je ne sais pas si nos auditeurs ont vu le film français « Un prophète » nominé avec trois autres films en langues étrangères pour l'Oscar en 2010. C'est un film dur consacré aux mœurs dures dans les prisons françaises. Elles ne le sont pas moins dans les prisons russes. Les participants à la table ronde ont signalé la nécessité de réformer les établissements pénitentiaires en les rendant plus humains, en respectant les droits des détenus. L'Ambassadeur de France pour le droit de l'homme François Zimeray a fait part aux collègues russes d'expérience française en la matière. Les professionnels et les ombudsmans russes ont parlé, à leur tour, de la spécificité de la refonte du système pénitentaire en Russie. Ainsi, selon le membre du Collège de la Cour suprême de Russie Vladimir Dorojkov, toute réforme du système pénitentiaire suppose l'examen dans les milieux publics. Son approbation par la plupart de la société est le critère de l'équité. C'est là le respect des droits de l'homme. Je suis convaincu, a dit Vladimir Dorojkov, qu'une discussion sincère entre les participants français et russes réunit les conditions pour perfectionner le système pénitentiaire des deux pays, notamment russe  ayant hérité les stérotypes du totalitarisme ayant régné dans le pays pendant plus de 70 ans.

 « La plupart des crimes s'inscrit dans le cadre de la formule du sociologue français célèbre Emil Bergheim : « Le crime est une réaction normale d'un homme normal aux conditions normales ». L'avocat russe en vue Henri Reznik, président du Collège des avocats de Moscou, a commencé par cette citation son allocution à la table ronde. Reznik a confirmé la nécessité d'humaniser et de raffermir les droits de l'homme dans le système pénitentiaire russe ayant évoqué l'exemple d'une émeute des détenus mineurs ayant eu lieu il y a une année dans une colonie d'apparence exemplaire du point de vu des aspects matériels,  de l'attention envers elle des institutions philanthropiques et publiques, etc. Néanmoins, une émeute effrayante s'est produite dans cette colonie. Henri Reznik en a examiné les origines.

Mon diagnostic est le suivant, dit-il. Pourquoi donc une telle réaction ? Parce que le souci exclusivement des aspects matériels de la vie des détenus, surtout mineurs, ne suffit pas pour régler les problèmes. C'est le respect de l'individu qui compte. Comme nous avons établi, les rapports entre les détenus et les geôliers-éducateurs ont été tels que leur honneur et dignité  était humiliée : sobriquets blessants, formation à n'importe quelle heure, même la nuit, peines collectives pour la violation du régime par un détenu. Or, les condamnés issus souvent d'un milieu insécurisant voire criminel doivent comprendre en réclusion qu'il existe des relations entre les hommes qui se distinguent des lois et de l'éthique criminelle. Ceux qui travaillent dans les établissements pénitentiaires doivent cultiver au lieu de réprimer dans les détenus le respect des droits et de la dignité de l'individu. Le respect des droits fondamentaux de l'homme, l'humanisation des rapports dans les colonies, dit pour conclure Henri Reznik, c'est le meilleur moyen de corriger et d'éduquer les membres loyaux de la société, notamment parmi les jeunes. Malheureusement, la criminalité rajeunit dans pratiquement dans tous les pays.  

L'Ambassadeur de France pour les  droits de l'Homme François Zimeray a dressé dans une interview accordée à notre correspondant le bilan de la table ronde. François Zimeray s'est rendu à la station « Park Koultoury », l'une des deux stations du métro moscovite où les femmes kamikazes ont commis le 29 mars les attentats monstrueux.

Notre correspondant Igor Yazon a remis à François Zimeray de la part de la Voix de la Russie le ruban Saint Georges, symbole de la Victoire dans la Grande Guerre patriotique de 1941-1945 dont le 65ème anniversaire sera célébré le 9 mai. L'Ambassadeur de France pour les  droits de l'Homme a obtenu ce symbole parmi les premiers.

C'était un reportage de la Table ronde franco-russe consacrée à la refonte des systèmes pénitentiaires des deux pays tenue à l'Ambassade de France à Moscou.

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