Les participants au Forum des pays exportateurs du gaz (FPEG), se tenant dans la ville algérienne d'Oran, ont adopté une déclaration commune, dans laquelle ils ont fixé la nécessité de maintenir les prix de gaz naturel qui baissent, en les rattachant à ceux de l'équivalent pétrolier. Il a été de même décidé de préparer un sommet gazier. C'est ce qu'a annoncé le ministre russe de l'Energie Sergueï Chmatko.
Les prévisions concernant la consommation mondiale du gaz naturel pour les années qui viennent sont peu attrayantes. Cela à cause des rythmes insuffisants de reprise économique dans le monde après la crise. Par conséquent, la question d'un prix équitable du gaz est devenue prioritaire au forum. Actuellement, de l'avis des participants au Forum à Oran, le prix de cet hydrocarbure est manifestement minimisé. Les plus gros exportateurs de gaz appellent depuis plusieurs mois à équilibrer son prix de marché, en se référant à celui du pétrole. Quant au mécanisme de marché de la formation du prix du gaz, cela peut être la réduction des quotas de sa production. Les auteurs de l'idée, les économistes algériens, partent de la formule que moindre est la proposition d'une marchandise, plus cher elle coûte. Une vérité plusieurs fois confirmée. M. Chmatko reconnaît lui aussi qu'une baisse de la production de gaz influera son prix. En dépit des contrats à long terme, les pays consommateurs y renoncent plus fréquemment, préférant acheter du gaz liquéfié sur le marché spot. Autrement dit, ils en achètent immédiatement, au comptant et moins cher. Il devient de plus en plus difficile de concurrencer un tel système. Surtout qu'en Europe le prix du gaz lors des opérations spot est pour la première fois devenu inférieur à celui dans le cadre des contrats à long terme.
Voici ce qu'en pense Anatoli Dmitrievski, directeur de l'Institut du pétrole et du gaz.
Les différents moyens de transport du pétrole brut- par des oléoducs, mais aussi par des tankers, qui peuvent entrer dans tel ou tel port - déterminent les possibilités de baisser la production du pétrole et de ses livraisons sur le marché. Quant au gaz, la Russie ne peut pas réduire sensiblement sa production parce qu'il est fourni par un système de gazoducs dans le cadre des contrats à long terme.
Bien entendu, la Russie est tenue d'honorer les contrats conclus jusqu'à 2030 avec une baisse possible de production de 20% au plus. Il est clair que l'accroissement des quantités de gaz liquéfié dans le monde rend moins radieuses les perspectives de développement pour les exportateurs de gaz par des conduites. L'expérience a montré qu'en dépit de toute la concurrence qui les oppose, ils savent se mettre d'accord et défendre ensemble leurs intérêts.
