« Énergie nucléaire à tous - armes nucléaires à personne », - c'est sous ce slogan fort imagé que se déroule à Téhéran une conférence internationale consacrée aux problèmes nucléaires. Les délégations officielles et officieuses de 56 pays dont la Russie, les États-Unis, la Chine, la Grande Bretagne et l'Allemagne se sont donné rendez vous à Téhéran.
Le débat porte surtout sur le désarmement nucléaire, les engagements internationaux de non emploi des armes nucléaires et le démantèlement des stocks d'armes nucléaires. L'Iran occupe des positions particulières sur tous ces problèmes. Son programme nucléaire est vivement critiqué par de nombreux pays, surtout par les États-Unis. Téhéran rétorque avec véhémence aux arguments de ses opposants. Cette fois aussi, en inaugurant la conférence, le président iranien Mahmud Ahmadinejad a qualifié la nouvelle doctrine nucléaire américaine en termes plutôt dépréciatifs parce qu'elle admet entre autres l'emploi des armes d'extermination massive contre l'Iran et la Corée du Nord. En même temps, le leader spirituel iranien, l'ayatollah Ali Khamenei a souligné dans son message aux participants de la conférence que l'emploi des armes nucléaires était inadmissible du point de vue de l'islam. L'Iran a le droit que sa position soit considérée d'une manière plus équilibrée, notamment par les États-Unis, - pense le directeur du Centre des études orientales de l'Académie diplomatique du MAE russe Andréï Volochine. L'expert voit un signe de discrimination dans le fait que l'Iran n'ait pas été invité à prendre part au récent sommer nucléaire à Washington.
En ce qui concerne le récent sommet sur la sécurité nucléaire aux États-Unis, la partie américaine a commis une grande erreur en refusant d'inviter la délégation iranienne. La Russie, la Chine et l'Inde ont des positions assez similaires sur le programme nucléaire iranien, Elles se ramènent au fait que l'Iran ne doit pas devenir un État nucléaire en ce sens qu'il ne doit pas posséder d'armes nucléaires. Il faut en même temps faire preuve d'attention, de calme et de pondération en matière de sanctions anti-iraniennes, pour reprendre les paroles du président Medvedev. Je pense pour ma part que dans le domaine des armes nucléaires l'Iran finira par devenir membre à part entière de la communauté internationale.
La rencontre de Téhéran offre une nouvelle possibilité de recherche des approches mutuellement acceptables de nombreux problèmes. De son côté, la communauté internationale a le droit d'attendre de l'Iran une plus grande transparence de son programme nucléaire. Éviter les sanctions et trouver un terrain d'entente, voilà qui répond à l'intérêt général. C'est à cela que sont intéressés les participants de la conférence internationale représentative qui devront adopter une déclaration commune à l'issue de ses travaux.
