Des leaders de dizaines de pays de différents continents participent aux travaux du sommet sur la sécurité nucléaire de Washington. Dans son cadre, le Premier ministre de Belgique Yves Leterme entend discuter avec le général James Jones, conseiller à la sécurité nationale du président des Etats-Unis la situation touchant les armes nucléaires tactiques américaines en Europe.
Suivant les évaluations des experts, quelque 240 bombes nucléaires américaines sont actuellement entreposées dans cinq pays de l'OTAN. D'entre elles une vingtaine d'ogives de type « B-61 » se trouvent depuis près d'un demi-siècle à la base militaire de Kleine Brogel dans le nord-ouest de la Belgique. Entre temps les Etats-Unis ont publié leur nouvelle doctrine nationale qui prévoit un possible retrait des armes tactiques américaines de l'Europe. Il s'agit principalement de la liquidation précisément des arsenaux nucléaires américains. Récemment les ministres des AE de Belgique, Allemagne, Luxembourg, Norvège et des Pays-Bas ont adressé au secrétaire général de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen un message collectif avec un appel de modifier le caractère de la politique nucléaire de l'Alliance dans le sens de dénucléarisation. Alexandre Pikaïev, expert pour le désarmement à l'Institut de l'Economie mondiale et des relations internationales auprès de l'Académie des Sciences de Russie évalue la situation dans son interview à la « Voix de la Russie »
20 ans après la fin de la guerre froide et en dépit d'une énorme supériorité des pays de l'OTAN dans les armements conventionnels, les Etats-Unis continuent d'entreposer des armes nucléaires en Europe. Les alliés européens posent la question au sujet du retrait de ces arsenaux. Les Etats-Unis disent n'avoir rien contre le rapatriement de 200 bombes d'aviation. Mais prétendent que ces armes nucléaires sont nécessaires pour garantir la sécurité des alliés, et donc leur retrait exige la tenue des consultations.
Le nouveau Traité russo-américain sur la réduction des armements stratégiques offensifs récemment signé a été accueilli positivement pratiquement partout. Y compris au regard de la sécurité nucléaire globale. A la fois en évaluant les perspectives, les experts tiennent compte d'une série de facteurs négatifs. Notamment, la présence des armes nucléaires en Europe, c'est-à-dire assez près des frontières russes. Ce n'est pas un secret que la Russie dispose d'un potentiel capable de réagir de façon adéquate à toute menace à sa sécurité nationale. Et sur cette toile de fond pour les pays européens leur statut de pays libres d'armes nucléaires acquiert une importance sans cesse plus grande.
