L'histoire du groupe aérien « Normandie-Niemen » n'a pas pris fin en 1945. Après le retour en France le groupe a continué son service militaire et a participé à plusieurs campagnes militaires. En 2009, dans le cadre de la reforme des forces militaires de France, la base des forces aérienne numéro 132 Colmar à Alsace et le groupe aérien « Normandie-Niemen » qui s'y basait ont été supprimés. L'histoire de ce régiment de l'époque de la Seconde Guerre Mondiale est un sujet à part dans les relations entre la Russie et la France. Les deux Etats gardent la mémoire de la vieille amitié franco-russe. Il reste de moins au moins de participants de ces combats, mais ce sont les générations suivantes qui gardent cette mémoire. Notre correspondante Olga Denissova est allée dans une des écoles centrales de Moscou N1216, où le musée « Normandie-Niemen » existe depuis 1965. C'était le premier musée de ce groupe aérien à Moscou. Selon le chef du projet, directeur adjoint des langues étrangères Youri Kovalski, ils y ont présenté aujourd'hui une nouvelle exposition.
Dans le musée nous voyons plusieurs héros de l'escadrille. Les photos nous présentent les commandant Albert Mirlesse, Pierre Pouyade et Louis Delfino, les pilotes Jean Tulasne, les héros de l'Union Soviétique Marcel Léfèvre et Jacques André. Nous faisons la connaissance de leurs camarades russes de régiment : le chef du service technique et du personnel mécanicien Serguei Agavelian, le général Georgii Zakharov, le commandant de la 303-e division aérienne de chasse, les mécaniciens soviétiques Vladimir Sobolev, Youri Maksaev et Aleksandre Kapralov, décorés de l'ordre du Chevalier de la Légion d'honneur.
Plusieurs projets des écoliers sont consacrés aux pilotes français. Chaque nom est important dans l'histoire de ce groupe aérien. «Normandie-Niemen » doit son nom à Marcel Léfèvre. C'est lui qui a proposé de donner le nom de sa région natale, la Normandie, qui a souffert le plus de l'occupation nazie à l'escadrille. Le 16 septembre 1942 à la demande du corps, la nouvelle escadrille reçoit le nom de « Normandie » et on lui attribue l'insigne - un écusson rouge avec deux lions dorés et un éclair blanc.
Léfèvre était l'un des premiers volontaires du groupe aérien du Comité national « La France Combattante », de la 303ème division aérienne de la 1ère armée aérienne du 1er Front Biélorusse. Il est devenu très vite ami avec des pilotes russes, et a appris assez bien le russe. Il pilotait Yak-40 et a abattu les premiers avions le 2 et le 3 mai 1943, c'étaient Hs.126 et Me.109, et le 26 juin il a détruit l'avion Bf.110.
En juillet 1943 l'escadrille s'est armée des Yak-9, et en août 1944 des Yak-3. Les aviateurs français disaient qu'au bord des Yak-3 ils se sentaient les maîtres du ciel. Ils pouvaient lutter à deux contre quatre ennemis, et à quatre contre seize.
Dans le ciel Marcel Léfèvre était débrouillard, virtuose et énergique. Sur la terre son exigence principale au mécanicien était la propreté de l'avion. « L'aviateur doit voler en gants blancs », c'était l'expression préférée de Léfèvre. Le pilote n'a pas vu le jour de la Victoire. Le 28 mai 1944 l'avion de chasse de Léfèvre a été abattu, le pilote a été blessé. Il a traversé en avion brûlant la ligne du front et a atterri sur son aérodrome, l'aviateur a reçu des brûlures sérieuses. Il a réussi de sortir de la carlingue et on l'a transporté à l'hôpital à Moscou. Les médecins soviétiques ont fait tout le possible pour sauver sa vie, mais malgré tous les efforts, Léfèvre est mort à cause des blessures et des brûlures graves. Le 4 juin 1945 Marcel Léfèvre est devenu l'Héros de l'Union Soviétique à titre posthume.
Vous avez écouté le reportage de notre correspondante Olga Denissova sur le premier musée de Moscou « Normandie-Niemen » sur l'un des héros du régiment Marcel Léfèvre.