Washington inaugure les travaux du sommet sur la sécurité nucléaire qui va réunir les chefs et les représentants d'environ 50 pays. La décision d'organiser ce forum a été prise l'année dernière au sommet G8 en Italie.
Le sommet actuel se déroule aussitôt après la signature par la Russie et les Etats-Unis du Traité de la réduction des armes stratégiques. Moscou et Washington, deux représentants du club nucléaire, envoient ainsi aux autres participants au sommet un signal transparent qu'on peut et doit trouver les consensus. Bien plus, le président américain Barack Obama a déclaré après la signature du traité : « Les pays qui ne respectent pas le régime de non-prolifération seront isolés. »
Mais il ne faut pas espérer que ces mots seront entendus par tout le monde. Il y a des raisons de croire que les initiatives de désarmement nucléaire vont se heurter aux obstacles considérables.
Premièrement, la communauté internationale a déjà montré qu'on pouvait ne pas l'écouter lorsqu'en 1998 en dépit du Traité de non-prolifération nucléaire l'Inde et le Pakistan ont rejoint le club des puissances nucléaires.
Deuxièmement, il existe toujours des doubles standards dans l'approche à cette question. Ainsi, l'administration américaine exige fermement que soient arrêtés les programmes nucléaires de la Corée du Nord et de l'Iran mais en même temps ignore la situation en Israël. Tandis qu'il y a nombreuses années que l'ex-président américain Jimmy Carter avait annoncé qu'Israël possédait de vastes arsenaux d'armes nucléaires. Israël ne commente pas ces questions mais les représentants de la communauté internationale et des Etats-Unis n'ont jamais demandé de mener les inspections dans ce pays.
Troisièmement, on peut détruire les bombes et les munitions mais pas les technologies et le potentiel économique qui permettent dans de brefs délais produire les armes nucléaires. En même temps le sommet de la sécurité nucléaire peut donner des résultats tangibles, estime Alexandre Pikaïev de l'Institut de l'économie mondiale et des relations internationales.
La question principale à l'ordre du jour est le renforcement de la sécurité nucléaire. On ne doit pas permettre que les matériaux, les technologies et les ogives nucléaires tombent dans les mains des pays indésirables ou des organisations non-gouvernementales telles que les groupes terroristes. Durant le sommet on va discuter le renforcement des régimes internationaux et du contrôle des exportations, la réalisation de la convention sur la prévention des actes du terrorisme nucléaire et beaucoup d'autres documents.