La Pologne a perdu son président et une partie considérable de son élite politique.
Le brouillard est devenu le linceul de l'avion polonais. Selon le lieutenant-général d'aviation Alexandre Aliochine, les contrôleurs aériens ont constaté que l'avion avait pris de la vitesse verticale en passant en même temps au-dessous de la hauteur autorisée. Le contrôler a donné à l'équipage la consigne de reprendre le vol à l'horizontale et voyant qu'elle n'était suivie d'effet lui a enjoint de prendre la direction de l'aéroport de dégagement. Tout s'est terminé tragiquement. Les pilotes n'ont pas su bien évaluer la hauteur dans les conditions de mauvaise visibilité malgré les meilleurs instruments de navigation qui équipe les avions présidentiels, pense le pilote d'essai russe Anatoli Kvotchour.
«Les avions de ce modèle peuvent se poser si la visibilité est de 400 m et la hauteur sous nuages fait au moins 30 m.»
Tout montre que l'accident de l'avion du président de Pologne s'explique par une erreur humaine, - pense l'expert polonais en aviation Tomas Shultz. De toute façon un pilote expérimenté n'aurait jamais entrepris quatre tentatives d'atterrissage, pense le pilote d'essai russe Ruben Essaïan qui avait dans le temps testé précisément cet avion.
«J'ai testé cet avion au début de l'an 2000, - dit le pilote. A sa façon d'amorcer la glissade et de refaire la manœuvre, il était évident que le pilote ne pouvait pas se poser. Au lieu de prendre la direction de l'aérodrome de dégagement à Minsk ou il faisait beau temps, le pilote s'entêtait à se poser à Smolensk. Je pense qu'ils avaient hâte de gagner Katyn le plus vite possible et le pilote a pris le risque».
De toute façon, les causes de la catastrophe seront élucidées après le décryptage des boîtes noires retrouvées sur les lieux de la catastrophe.