On ne peut pas oublier que Bichkek joue un rôle clé dans la région. Par exemple, dans la vallée de Fergana, se croisent les intérêts de toutes les républiques de l'Asie Centrale : du Kazakhstan, du Tadjikistan, de l'Ouzbékistan et de la Kirghizie. L'OTSC (l'Organisation du Traité de la Sécurité Collective) a envoyé ses observateurs à Bichkek, le pays y entre à côté de la Russie, de l'Arménie, de la Biélorussie, du Kazakhstan, du Tadjikistan et de l'Ouzbékistan. L'Organisation de coopération de Shanghai (l'OSC), où la Kirghizie est également présente, a fait de même. Les autres participants de l'OSC - la Russie, le Kazakhstan, la Chine, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan, ainsi que les pays ayant le statut des observateurs - l'Inde, le Pakistan, l'Iran et la Mongolie - ont exprimé l'espoir que l'ordre et la concorde nationale seraient vite rétablis dans la république. L'inquiétude de ces organisations régionales est tout à fait explicable et claire, dit le président de l'Académie des problèmes géopolitiques Léonid Ivachov.
La Kirghizie occupe une place spéciale dans le système de la sécurité de la Communauté des États indépendants en général, et de la Russie en particulier. Le fait est que c'est le carrefour de l'Asie centrale, du territoire duquel on peut influer sur les pays limitrophes. C'est pourquoi, il est logique que les Américains tiennent à leur présence militaire en Kirghizie. On peut influer d'ici non seulement sur toute l'Asie centrale, mais aussi sur l'Afghanistan. Pour la Russie, c'est aussi un maillon important, qui nous permet d'être présents en Asie centrale. Moscou est intéressé à ce que les autorités du pays tiennent un cours politique bienveillant par rapport à la Russie.
Le gouvernement provisoire kirghiz compte sur l'aide humanitaire de Moscou. Le Premier-ministre de Russie Vladimir Poutine a pu parler avec Roza Otoumbaeva - chef du soi-disant gouvernement de la confiance nationale, qui réclame la responsabilité pour les événements en Kirghizie. Cependant, les nouveaux dirigeants du pays ont déjà déclaré qu'ils ne reconsidéreraient pas les priorités de la politique étrangère ainsi que les accords passés auparavant. Mais cela signifie que l'axe russe reste prioritaire dans la politique étrangère de la Kirghizie.