La Russie propose de signer une convention de libre échange entre les pays de la CEI, a fait savoir le premier vice-président du cabinet à l'issue d'une rencontre avec le premier ministre ukrainien Nikolaï Azarov.
La conclusion de la convention ne prévoit pas l'adhésion des signataires à l'Union douanière regroupant la Russie, le Kazakhstan et la Biélorussie. C'est une réserve très importante parce que rien ne permet d'affirmer que les membres de la CEI accepteraient du jour au lendemain l'accroissement de l'interdépendance les uns par rapport aux autres et surtout avec la Russie qui serait la démarche la plus conséquence depuis l'implosion de l'URSS. Moscou propose pour ce faire une stratégie assez souple. De toute façon, les parties intéressées y gagneront plus qu'elles n'y perdront. C'est particulièrement important au moment de sortir de la crise, - dit le directeur de l'Institut internationale des études humanitaires et politiques Viatcheslav Igrounov.
Il est parfaitement évident aujourd'hui que l'espace postsoviétique gagnerait en terme d'efficacité économique s'il était homogène. Certes, l'idée de l'espace économique unique, est difficilement concevable dans le cadre de tous les États faisant partie de la CEI. Mais on peut néanmoins faire quelques démarches ponctuelles allant en ce sens. L'accord de libre échange est en soi-même une affaire assez complexe parce que même dans le cadre de l'Union douanière il est aujourd'hui impossible de régler tous les problèmes que pose la réexportation en provenance des pays tiers pour ne citer que ceux-ci. Il n'en reste pas moins que le mouvement dans cette direction serait particulièrement important et utile pour nos pays.
La majorité des experts hésitent encore à faire des prévisions sur le devenir de l'idée de la zone de libre échange. Cependant, les progrès accomplis dans la création de l'Union douanière montrent que l'espace postsoviétique est en train d'évoluer lentement mais sûrement. Quand le président de Biélorussie Loukachenko se déclare prêt à rechercher d'autres marchés comme alternative au marché russe, cela n'engage que lui. En faisant ce genre de déclarations ronflantes, les hommes politiques s'orientent sur des considérations du moment, alors que les intérêts des États qu'ils représentent exigent justement une vision à plus long terme.
