Les récents attentats à deux stations du métro moscovite ayant fait 40 tués et plus de 80 blessés ont confirmé que le terrorisme constituait l'un des principaux défis de la civilisation contemporaine qu'il n'est possible de réprimer qu'en réunissant les efforts de la communauté mondiale. Les groupes clandestins islamiques radicaux déployant leurs activités au Caucase du Nord se sont rendus responsables des attentats ayant confirmé que le terrorisme islamique demeurait une menace sérieuse, notamment pour la Russie. C'est ce qu'a déclaré jeudi le président Medvedev ayant visité Makhatchkala, capitale du Daguestan, république russe au Caucase du Nord. Dmitri Medvedev a mentionné parmi les cinq options principales de la lutte antiterroriste en Russie le développement de la composante spirituelle de l'islam traditionnel. « La morale a un contenu profond », a dit le chef de l'Etat russe ayant réservé un rôle particulier à l'islam et aux leaders islamiques au Caucase. « Au plan moral l'assassinat est un péché dans n'importe quelle religion » et de ce fait, les leaders spirituels de l'islam devraient porter la vérité aux fidèles, a souligné le président de Russie. Peut-être, c'est une simple coïncidence, poursuit notre observateur, mais les experts en islam, les imams influents du Bahreïn, du Koweit, de Palestine, de Syrie, du Soudan, du Qatar, du Maroc, d'Algérie, du Sénagal, du Mali et de Côte d'Ivoire réunis à Nouakchott, capitale mauritanienne, plusieurs jours avant les attentats à Moscou ont signalé eux aussi la menace de l'extrémisme religieux et du terrorisme ayant conclu que « l'islam modéré » pourrait constituer une alternative. Les délégués à la conférence convoquée à l'initiative du philosophe mauritanien en vue Mohamed El Hacen Ould Deddew, chef de l'Assemblée de l'avenir pour la morale, la culture et l'enseignement, se sont entendus d'instituer le « Forum ouest-africain de l'islam modéré ». La sphère d'activité du forum se répand sur l'ensemble du Maghreb et le Proche-Orient. La fondation d'un tel forum réaffirme la prise de conscience de la nécessité d'une lutte commune contre le terrorisme à l'échelle mondiale. Fait révélateur : l'appel à s'unir, notamment avec les pays occidentaux a été lancé au récent forum des chefs d'Etat et de guvernement des pays de l'UA à Addis-Abeba. L'objectif de la lutte a été précisé : neutraliser définitivement « l'Al-Qaida au Maghreb islamique » terrorisant les habitants des pays maghrébins et du Sahel. Pour reprendre l'expression du président sénégalais Abdoulaye Wade, ce n'est qu'ainsi qu'il est possible de prévenir la transformation de ces régions en « un désert terroriste ». Al-Qaïda intensifie ces dernières années ces attaques en Mauritanie, au Mali, au Niger et au Tchad en mettant en cause la stabilité politique de ces pays. Le groupe menace également d'autres pays du continent en faisant part d'intention de s'ingérer dans la confrontation permanente entre la majorité musulmane et la minorité chrétienne dans les Etats du Nord et du Centre du Nigéria. Son leader Abou Moussab Abdel Wadoud a propose d'armer les « musulmans du Nigéria ». « Nous sommes prêts à entraîner vos fils (ceux des musulmans du Nigéria) à manier les armes et leur apporter toute l'aide qu'on peut fournir - en hommes, en armes, en munitions et en équipements - pour leur permettre de défendre nos frères au Nigéria et à repousser l'hostilité de la minorité des croisés » (chrétiens), dit-t-il. La secte d'islamistes nigérians Boro Haram, qui se réclame des talibans afghans n'abandonne pas ses activités. « L'Islam ne reconnaît pas les frontières internationals et nous allons lancer des attaques plus importantes que les moudjahidines irakiens ou afghans contre nos ennemis à travers le monde, particulièrement aux Etats-Unis, mais notre attention est actuellement concentrée sur le Nigéria qui est notre point de depart », a souligné son porte-parole Musa Tanko. Les radicaux islamistes savent parfaitement soulever leurs adeptes à la lutte contre les chrétiens et les autorités nigérianes, pays de 150 millions d'habitants, et cette explosion fera écho en Afrique de l'Ouest qui deviendra un foyer d'authetique guerre interconfessionnelle. Pour prévenir la radicalisation islamiste des dizaines de millions de personnes, les délégués à la conférence à Nouakchott ont proposé de lui opposer l'islam modéré. L'imam Noureddine Ould Chamek a expliqué sur l'exemple de la Mauritanie que l'islam modéré supposait la tolérance, l'hospiralité et l'amour pout tout un chacun indépendanmment de la confession. L'intelligentsia nationale des pays musulans doit jouer un rôle particulier dans la propagande des idées de l'islam modéré parmi les croyants. « Les intellectuels, citons nous le ministre mauritanien des Affaires islamiques Ahmed Ould Nini, ont le devoir de corriger les « mauvaises interprétations... relatives au djihad [et] à la notion de loyauté et aux relations d'un Musulman avec ceux qui vont à l'encontre... de la foi islamique, telle qu'elle est dictée par l'Islam, et non telle que l'ont faite paraître les falsificateurs durant le cours de l'Histoire ». Je ne suis pas spécialiste de l'islam, écrit Alexei Grigoriev, mais une chose est claire : l'humanisme, notamment la tolérance interconfessionnelle, sont les valeurs fondamentales alors que la violence et la terreur sont toujours destructrices.
