L’UE POURRAIT S’EFFONDRER COMME L’EX-URSS

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La déclaration de la chancelière allemande Angela Merkel a suscité une tempête d’émotions en UE et sur les marchés mondiaux. Elle a proposé d’exclure de la zone euro les pays qui ne respectent pas leurs engagements financiers.
La déclaration de la chancelière allemande Angela Merkel a suscité une tempête d’émotions en UE et sur les marchés mondiaux. Elle a proposé d’exclure de la zone euro les pays qui ne respectent pas leurs engagements financiers.
La zone euro a besoin du mécanisme d’exclusion des pays qui ne respectent par la discipline budgétaire, — pense Angela Merkel qui a expliqué que cette mesure ne devrait être adoptée qu’en extremis. Ce faisant, la chancelière a évité de mettre directement en cause la Grèce avec sa dette de 300 milliards d’euros. Pourtant, l’allusion était si évidente qu’elle a provoqué une réaction immédiate de la part du premier ministre grec Georgios Papandréou qui a martelé pour la nième fois qui son pays n’avait aucune intention de quitter la zone euro et était au contraire occupé à mettre de l’ordre dans son économie pour la rendre viable. Athènes espère en outre obtenir l’aide de l’UE et a déjà menacé qu’en l’absence de position intelligible au sommet du 23 mars, il allait s’adresser au FMI, ce qui serait un coup dur porté au prestige de la zone euro et de la monnaie européenne.
Ce n’est pas un hasard si les experts les plus pessimistes ont déclaré en commentant la déclaration de Merkel que c’était le commencement de la fin de toute l’Union Européenne. Mais les politologues moins portés sur les émotions sont sûrs qu’aucun danger n’est en vue pour la bonne raison que la zone euro regroupe aujourd’hui 16 pays contre 27 pays faisant partie de l’UE, — fait ressortir l’expert du Centre des études germaniques de l’Institut de l’Europe de la RAN Vladislav Belov.
La question d’exclusion de l’UE n’est pas à l’ordre du jour. Par contre, il est théoriquement possible que de la zone euro soient éliminés les pays qui ne respectent pas les engagements, ce qui aurait un coût économique considérable. Il faudra en fait retirer l’euro de la circulation monétaire d’un tel État et remettre en circulation la monnaie nationale. Mais cela ne risque pas de provoquer l’effondrement de l’UE puisqu’il s’agit seulement d’une mesure de renforcement de la discipline financière de la zone euro.
- Il est cependant évident que la déclaration d’Angela Merkel reflète l’exacerbation des contradictions financières dans la zone euro et l’ensemble de l’UE. Dans ce contexte, le potentiel économique global de l’UE reste le meilleur gage de sa stabilité, — pense le politologue russe Elena Ponomariova.
On n devrait faire aucun rapprochement entre l’éventuelle désintégration de la zone euro et l’effondrement de l’URSS. En effet, l’effondrement de l’Union Soviétique a été un acte artificiel et une destruction programmée. Par contre, l’UE a surgi avant tout comme une zone économique et sa transformation relève d’un processus économique. Les pays aux économies faibles ont eu tort de croire qu’en intégrant la zone euro ils auraient une belle vie du jour au lendemain.
La Grèce n’est l’unique maillon faible de l’UE parce que l’Espagne, le Portugal et l’Irlande font également face à une situation économique au moins tout aussi difficile. Bruxelles devra vraisemblablement introduire les mécanismes plus rigoureux du reporting financier de ses membres. On prévoir que le 23 mars le sommet de l’UE examinera toutes ces mesures parallèlement au programme d’aide à la Grèce du moment qu’il ne s’agit plus de renforcer l’euro mais de sauver sa réputation.

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