La Serbie ne pourra intégrer l'UE et encore moins l'OTAN sans reconnaître l'indépendance de la province du Kosovo, qui a décrété son indépendance vis-à-vis de Belgrade il y a deux ans presque jour pour jour, a déclaré à RIA Novosti le directeur exécutif du Centre Nixon à Washington, Paul Saunders.
"La Serbie aura vraiment du mal à adhérer à l'Union européenne et surtout à l'OTAN, sans reconnaître l'indépendance du Kosovo", a-t-il expliqué.
"Ce serait très important pour éviter d'importer des disputes au sein de l'Alliance atlantique, et pour garantir que cette dernière ne soit pas entraînée vers des conflits", a ajouté l'expert.
Les autorités albanaises du Kosovo ont proclamé l'indépendance de la province envers la Serbie le 17 février 2008, avec le soutien des Etats-Unis et de certains pays de l'UE. La Serbie, à l'instar de la Russie, de la Chine et de l'Inde qui refusent de reconnaître le Kosovo, estiment que Pristina, en proclamant son indépendance, a violé les normes du droit international.
Selon le ministre serbe des Affaires étrangères, Vuk Jeremic, une adhésion rapide de la Serbie à l'Union européenne est "la priorité stratégique centrale" de Belgrade. Toutefois, de l'avis de certains experts, la Serbie ne pourra pas intégrer l'Union et sauvegarder son statut neutre, les pays de l'UE étant dans leur majorité membres de l'OTAN.
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a de nouveau déclaré cette semaine que les Etats-Unis appuyaient l'intégration de tous les pays des Balkans occidentaux, dont la Serbie, dans l'Union européenne et l'OTAN.