Le rejet de 511 candidatures, en majorité sunnites, aux législatives irakiennes programmées pour le 7 mars prochain risque de mener le pays au bord d'une guerre civile, a estimé lundi à Bagdad Moukhlif Saradj, expert du Centre arabe d'études politiques.
"Interdire à des centaines d'hommes politiques de participer aux élections, intensifier les mesures de démantèlement du parti Baas en limogeant les personnes qui ont été membres du parti, peut provoquer une guerre civile en Irak", a estimé l'expert.
Des actes de vandalisme politique ont débuté dans les régions sunnites après la décision des autorités d'exclure plus de 500 candidats aux législatives accusés d'être des anciens membres ou partisans de l'ancien parti Baas de Saddam Hussein. La liste des bannis comprend des leaders de la communauté sunnite et des hommes politiques chiites, mais les sunnites considèrent le rejet des candidats comme une mesure de "débaasification".
Des affiches électorales des partis chiites et des portraits des candidats chiites ont été arrachés, traînés dans la boue et brûlés. Des inscriptions contenant des menaces de mort et des appels à renoncer à la participation aux élections sont aussi apparues sur des affiches des candidats sunnites.
Les deuxièmes législatives après la chute du régime de Saddam Hussein en 2003 se tiendront en Irak le 7 mars. La Commission électorale d'Irak a approuvé 6.172 candidats qui se disputeront les 325 sièges du futur parlement. Le parlement irakien actuel compte 275 membres.