Armen Djigarkhanian. Des célébrités qui travaillent bien, mais aussi beaucoup ne sont pas tellement nombreuses. Djigarkhanian est parmi elles. Il a joué plus de 250 rôles dans de longs métrages et des films de télévision, et est mentionné depuis dans le livre des records de Guinness comme l’acteur russe qui tourne le plus. Sur ce point il a surpassé des maîtres comme Delon, Brando et Tracey. A ce propos il remarque que vaut mieux s’user que se rouiller.
Sa mère était grande amatrice du théâtre, ne manquait un seul spectacle dramatique ou un opéra. Tandis qu’il n’a fait connaissance de son père qu’étant déjà adulte. Son père a quitté la famille en automne 1935, lorsque le garçon n’avait qu’un mois.
Armen provient d’une lignée ancienne des Arméniens de Tiflis, mais la famille était russophone. En Arménie la langue russe était toujours bonne grâce au niveau élevé de la culture. Et pourtant c’est bien l’accent de l’adolescent qui n’a pas plu aux professeurs quand il se préparait à passer pour la première fois ses examens d’entrée à un institut de Moscou. Armen s’est passionné pour le théâtre et le cinéma dans ses années scolaires. Mais il commençait au studio de cinéma comme aide de cadreur.
Dès le début de sa carrière artistique les critiques notaient chez Djigarkhanian un large diapason des moyens d’expression, une véracité psychologique et l’art de l’incarnation. Pour cette raison il a participé avec succès à des réalisations de divers genre – comédie, aventure, drame et musical. Par la suite il a même obtenu la carte verte des Etats-Unis, délivrée aux grands artistes.
Depuis longtemps l’acteur vit en été et en automne à Garland près de Dallas (Etat de Texas), et le reste du temps – à Moscou.
Il vient d’habitude, pour les fêtes de Noël en Amérique, où son épouse Tatiana enseigne la langue russe à l’Université. Pendant un temps on racontait cette légende que Djigarkhanian avait enlevé sa future femme, comme on enlève des fiancées au Caucase. En réalité, c’est elle qui l’a séduit. Venue à Erevan pour s’engager au théâtre, Tatiana se sentait seule dans cette ville étrangère. Armen lui a conseillé de s’éprendre de quelqu’un, sans faire allusion à lui-même. Elle l’a compris à sa façon et s’est éprise d’Armen. A Moscou, où un nouvel emploi attentait Djigarkhanian, ils sont partis ensemble, et depuis ne se quittent plus.
L’artiste ne regrette qu’une seule chose – ne pas avoir su protéger sa fille. A la fin des années 80 du siècle dernier Elena a péri accidentellement à l’âge de 23 ans, intoxiquée par des gaz d’échappement dans sa voiture.
Actuellement, à part de diriger sont petit théâtre à Moscou, Djigarkhanian s’adonne à la lecture, à la musique et à la peinture. D’entre tous les spectacles il choisit par principe quelque chose d’absolument nouveau. Parmi les sports il adore surtout le football. Il estime qu’un joueur, tout comme un artiste, prend part à un processus biologique. Sur la scène l’acteur pleure, rit et invite les spectateurs à faire de même. Un échange de molécules et d’atomes en résulte. C’est aussi la manière de vivre de Djigarkhanian.