Les membres du sommet de l’UE, après maints désaccords, ont décidé tout de même d’aider la Grèce, accablée de dettes. La situation dans le pays est vraiment désastreuse. Selon l’expression du chef du Centre des recherches financières Otmar Issing, ancien membre du conseil des directeurs de la Banque Centrale européenne, on ne peut pas infiniment financer le budget sutrout grâce aux crédits étrangers.
Les chiffres de la dette grecque sont chocants : près de 300 milliards d’euros d’emprunts étrangers plus 53 milliards qu’il faut emprunter avant la fin de l’année pour payer les obligations, sinon, un défaut de paiement aura lieu. En même temps, il faut arriver à diminuer le déficit du budget – au lieu de 12,7% du PIB actuels jusqu’à 8,7%. Personne dans l’histoire de l’union n’a su commetre un tel exploit. Mais là, il importe de promettre.
Ce jeudi, des informations contradictoires qui excluent l’une l’autre étaient abondantes. Par exemple : l’UE aidera par des crédits. « Nous ne laisserons pas la Grèce toute seule », a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel, ayant ajouté : « Il existe des règles qu’il faut respecter ». On sait bien quelles sont ces règles : on n’aide pas les confrères qui coulent. Pourtant, en cas de besoin, l’UE est prête à aider le pays à éviter la faillite, a déclaré le président européen Van Rompuy. Après on a appris que le gouvernement grec, selon lui, n’avait pas demandé une aide financière. Pour Rompuy, ce qui importe, c’est la coordination des efforts de tous les 27 membres de défendre « la stabilité financière de la zone européenne ». Il faut être en état d’alerte permanente comme des sapeurs-pompiers.
Ici l’opinion de notre expert Mikhail Zadornov, ancien ministre des finances et président du comité budgétaire de la Douma, actuellement, chef du conseil des directeurs de la banque VTB-24 :
Pour la première fois, on s’est mis à parler de l’instabilité de la zone européenne et de sa monnaie dans les couloirs du FMI en octobre dernier pendant la session annuelle du fonds et de la Banque Mondiale. Certains pays – la Grèce, lEespagne, le Portugal, l’Italie, ont un gros déficit du budget, il dépasse 10%. Le problème, ce ne sont pas les exigences de Maastricht : si les gouvernements n’arrivent pas à le diminuer brutalement, les marchés ne pourront pas leur prêter de l’argent suivant les anciens taux d’intérêts, et ces gouvernements ne pourront pas financer le déficit du budget par moyen de crédits.
Les experts et les banques doutent qu’ils puissent trouver autant d’argent pour des taux abordables. Si ces taux grandissent, ce sera une pyramide de dettes. Voilà pourquoi les experts parlent d’une sortie possible des pays les plus faibles de la zone euro. Alors, ils pourront dévaluer leur monnaie ou mener une politique monétaire indépendante, ce qui est impossible dans le cadre de la zone euro. Mais c’est une solution le cas échéant.
Parlant des perspectives, je pense que cette année et l’année prochaine, l’euro subira une pression. Je pense que les pays de la zone européenne agiront en commun pour soutenir les plus faibles. Ceux-ci devront réduire les dépenses, économiser sur tout, malgré le mecontentement de la population. La Lettonie, la Hongrie, la Tchéquie l’ont déjà fait. Ces pays ne font pas partie de la zone euro, ils ont pu réduire le déficit de leurs budgets et les autres seont bien obligés de le faire aussi. Pour l’Italie, le Portugal, la Grèce, c’est une tâche dure, la population n’y est pas habituée. Une hausse économique pourrait apporter une solution.
Otmar Issing cité ici-haut, répète la même idée : « En perspective, l’euro peut devenir une monnaie stable s’il y a une stabilité dans la zone euro. Des prix stables et des finances stables de l’état – voilà sa base ».
Pendant le sommet, il a été décidé de charger les ministres européens des finances de faire avant mars une synthèse des propositions de la Commission Européenne et du gouvernement grec sur la stabilisation. Bruxelles contrôlera de près Athènes. Les Grecs devront rendre compte sur l’accomplissement du budget et la tenue des réformes tous les trois mois. En mars, un nouveau sommet est prévu. Il devra valider la stratégie de lutte contre la crise dans l’Union Européenne.
Les débiteurs devront conseiller aux autres débiteurs comment arranger leur situation financière. Bruxelles mène une enquête au sujet des dépassements budgétaires des 20 pays sur 27.(Selon l’accord de Maastricht, le déficit du budget ne doit pas dépasser 3%). La moyenne européenne – c’est 7%. L’instabilité financière s’aggrave à cause d’une hausse du chômage et la baisse de la production. La stabilité n’est pas toute proche, il faudra entreprendre beaucoup d’efforts.