Le 40e forum économique de Davos

© RIA Novosti . Pavel Petrov / Accéder à la base multimédiaForum économique mondial de Davos
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Cas rare: le sujet principal de l'édition 2010 du Forum économique mondial de Davos (qui s'est ouvert le 26 janvier) fait l'objet d'une dispute: parmi les dossiers à débattre on a essayé de choisir ceux qui semblaient les plus importants

Cas rare: le sujet principal de l'édition 2010 du Forum économique mondial de Davos (qui s'est ouvert le 26 janvier) fait l'objet d'une dispute: parmi les dossiers à débattre on a essayé de choisir ceux qui semblaient les plus importants.

Klaus Schwab, professeur d'économie en Suisse et fondateur du forum de Davos qui le dirige d’une main de fer, a déterminé  le sujet principal avec le préfixe "re".

Schwab a formulé ainsi la devise de tout ce qui se passera prochainement dans cette station suisse de ski: "Reconsidérer, réformer, reconstruire".

Le monde doit être recréé: cette idée est devenue évidente au début de la crise, à l'automne 2008, mais elle a été ensuite oubliée.

Puisque la crise semble se terminer, peut-être faut-il laisser les choses à leur ancien état? On en parlera beaucoup à Davos, bien qu'on ne sache pas exactement ce qui y sera dit.

A l'automne 2008, lorsque la crise a éclaté, un homme a parlé brillamment et passionnément de la nécessité de changer tout le système de gestion de l'économie internationale.

C'était le président français Nicolas Sarkozy. Suite à cela on a créé un G20 censé remplacer cette année le dépassé G8. Cependant, au fur et à mesure de la création de ce nouveau mécanisme des 20 pays, la diplomatie américaine a doucement neutralisé Sarkozy, refusant de placer les Etats-Unis, considérés comme fautifs de la crise, sous gestion internationale (et en particulier française). On brûle d'apprendre ce que Sarkozy va dire à propos de ces trois notions : "reconsidérer, réformer, reconstruire".

Sur différents sites internet, on peut lire que la malheureuse Afrique prédominera dans tous les dossiers. Bien entendu, il faut en priorité reconstruire l'Afrique.

Ensuite, on a vu apparaître la question d'Haïti. En fait, ce pays rappelle l'Afrique, mais il se trouve dans une autre partie du monde et s'il faut refaire entièrement et d'urgence quelque chose dans notre monde imparfait, c'est Haïti.

Le Brésil est également un objet d'attention, ce qui est aussi compréhensible et intéressant, car ce pays suscite beaucoup d’interrogations.

Quant aux Etats-Unis ou à la Chine, tout est clair: la Chine a gagné la crise, en se renforçant de façon inouïe. Les Etats-Unis ont surmonté la crise, bien qu'en essuyant des pertes.

Au forum de Davos de l'an passé, les premiers ministres russe et chinois, Vladimir Poutine et Wen Jiabao, avaient passé un savon à l'Amérique, responsable selon eux de la crise. Mais il est insensé de le faire deux fois.

La Chine est aujourd'hui le pays sur lequel on fonde l'espoir du rétablissement de l'économie mondiale: elle a enregistré une croissance économique de 8,5% et on prévoit cette année 10%. L'invasion des supercorporations chinoises sera l'un des traits les plus marquants de la rencontre de Davos.

Celle-ci est plutôt une conférence d’hommes d'affaires et d’experts du secteur privé que celle de fonctionnaires gouvernementaux.

Bref, les Chinois à Davos sont prêts à racheter de grandes compagnies des Etats-Unis ou, disons, d'Australie, mais on les en empêche.

Washington, Pékin et Moscou ne seront pas représentés à Davos par des dirigeants. Ceux qui s'occupent actuellement du redressement économique suffisent amplement : Larry Summers, le conseiller économique du président américain Barack Obama ; Alexeï Koudrine, le vice-premier ministre et ministre russe des Finances, et Li Keqiang le vice-premier ministre chinois (on estime que ce dernier deviendra dans un an premier ministre).

Les pays qui incarnent les rapides changements de la géographie politique mondiale seront représentés au forum de Davos, comme par exemple, l'Inde. Ce pays, également espoir de l’économie mondiale, a enregistré une croissance économique de 6,6%. Davos est l'endroit où il convient de le déclarer une nouvelle fois. Mais, dans l'ensemble, tout est clair avec l'Inde.

En ce qui concerne le Brésil, il en est autrement. L'année dernière, sa croissance a été presque nulle. Mais son président, Luiz Inacio Lula da Silva, de même que le président mexicain Felipe Calderon sont très attendus au forum qui réunit une trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement.

Le cas du Brésil est particulièrement intéressant. Ce pays applique depuis longtemps une politique très judicieuse visant à étendre les contacts avec des partenaires et à moderniser son économie. C'est un très grand pays. Mais c'est l'intelligence, et non les ressources, qui priment : si un pays veut devenir une grande puissance, il le sera, tôt ou tard.

A présent, on voudrait savoir si Lula va aborder son ancien sujet de prédilection, à savoir les souffrances du tiers monde et l'égoïsme des pays riches ou s’il va s’exprimer de la même manière que certains Chinois haut placés qui enseignent à tout le monde la façon de gérer les affaires et qui sont écoutés.

Davos montrera ce qu'on peut attendre du Brésil. Mais Lula court un risque sérieux: se perdre dans le chaos dans lequel plonge de plus en plus le forum.

En plus de la salle principale, il y a là quelques pièces de séances (assez exigues) où se dérouleront simultanément des discussions au niveau supérieur. De multiples sujets y seront examinés, même la maladie d'Alzheimer qui peut représenter des menaces pour l'avenir.

Le forum de Davos multiplie les rencontres (durant l'année): en été, il y a le deuxième Davos, en Chine.
Mais on pourra au moins tirer une conclusion de cette situation, surtout en analysant de nombreux autres brainstormings réguliers ou exceptionnels qui se multiplient d'une année à l'autre.

Les experts y parlent sans arrêt d'un nouveau système de relations internationales, d'une nouvelle économie mondiale. Dans un cercle très étroit de Russes capables d'intervenir aux conférences internationales (sans interprètes), on dit qu'on peut, si l'on veut, effectuer un périple interminable en participant à ces conférences sans jamais rentrer chez soi.

Cela veut dire que le produit le plus demandé au monde devient l'intelligence, et non le pétrole ou le gaz.

Ce texte n'engage que la responsabilité de l'auteur.

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