Le gaz turkmène sera livré en contournant Nabucco

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L’Iran recevra, à l’instar de la Chine, le gaz turkmène en contournant le gazoduc Nabucco ce qui rend ce projet européen virtuel. Les présidents turkmène et iranien Gourbangouly Berdymoukhamedov et Mahmud Ahmadinejad ouvriront mercredi le gazoduc « Dovletabat-Serahs-Hangeran » par lequel le gaz turkmène sera livré dans le Nord de l’Irak.
C’est le deuxième gazoduc reliant la Turkménie à l’Iran qui permettra de porter les livraisons de 8 à 20 milliards de mètres cube par an. Le premier gazoduc a été mis en marche fin 1997.
La Turkménie, pays caspien le plus riche en gaz, diversifie ses exportations. Le gazoduc transasiatique Turkménie-Ouzbékistan-Kazakhstan-Chine a été ouvert à la mi-décembre. Sa capacité de production atteint 60 milliards de mètres cube de gaz dont 40 milliards reviendront pour la part d el Turkménie et le reste – pour celle de l’Ouzbékistan et du Kazakhstan. La Russie est parmi les plus gros consommateurs de gaz naturel turkmène. La Turkménie reprendra à partir du 9 janvier les livraisons à la Russie : 30 milliards de mètres cube par an.
Le gaz turkmène sera exporté suivant l’itinéraire : Caspienne – Turquie – Balkans et ensuite à l’Ouest et au Centre de l’Europe. Vu les engagements d’exportation de Douchanbe et les besoins intérieurs de la Turkménie, il est peu probable que le gazoduc Nabucco soit rempli dans un avenir prévisible de gaz turkmène. Les Européens ne sauront compter non plus sur d’autres fournisseurs, estime le directeur général du Fonds de la politique efficace Kirill Tanaev :

Il n’y a pas de gaz pour Nabucco. L’Azerbaïdjan commence à vendre une grande partie du gaz à la Russie. La Turkménie vend son gaz à la Russie, à la Chine et à l’Iran. Les exportations vers la Chine augmentent en permanence. Selon les médias européens, il est nécessaire de diversifier les livraisons de gaz à l’Europe. La Russie est un fournisseur fiable mais il est incorrect de dépendre d’un seul fournisseur. D’où les projets alternatifs. A mon avis, il ne faut pas considérer Nabucco comme une alternative sérieuse aux livraisons de gaz en provenance de Russie.
Les Européens ne devraient pas compter dans la mise en œuvre du projet Nabucco sur le concours de l’Iran disposant d’un potentiel d’exportation solide dans le Sud et l’Ouest. Les gisements iraniens ne sont pas mis en valeur. Qui plus est, il ne faut pas sous-estimer les facteurs politiques. Vu les rapports entre l’Iran, d’une part, les Etats-Unis et l’UE – de l’autre, ils ne réaliseront pas de projets gaziers conjoints au moins en perspective à court et à moyen terme.
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