Les ONG européennes n'accordent pas suffisamment d'attention aux droits des réfugiés dans les pays de l'UE, a estimé l'ombudsman tchétchène Nourdi Noukhajiev.
"La situation des réfugiés tchétchènes résidant en Pologne et dans d'autres pays européens est déplorable. Les organisations non gouvernementales examinent à la loupe le respect des droits de l'homme en Tchétchénie et critiquent - souvent à tort - les autorités de la république, mais ne voient pas et ne veulent pas voir ce qui se passe sous leur nez", a-t-il déclaré à RIA Novosti en commentant l'incident survenu mardi en Pologne où plus de 200 réfugiés de la Géorgie et de deux républiques russes (Tchétchénie et Ingouchie) avaient détourné un train pour aller se plaindre à la Cour européenne des droits de l'homme de Strasbourg de leurs mauvaises conditions de vie dans les centres d'accueil polonais.
"Les centres d'accueil pour réfugiés en Pologne sont de véritable ghettos. Les gens vivent dans des conditions abominables, ils sont nourris de denrées avariées et leurs problèmes n'intéressent personne", a souligné M.Noukhajiev.
Il a annoncé son intention de faire appel aux organisations internationales de défense des droits de l'homme, au commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe et à d'autres organisations non gouvernementales pour leur demander d'intervenir en vue de mettre un terme aux violations des droits des réfugiés.
Selon l'ombudsman, la plupart des Tchétchènes ayant émigré en Europe ont été séduits par "les propos mensongers selon lesquels ils y seraient accueillis à bras ouverts".
Les émissaires de certaines organisations internationales rencontrent des personnes ayant perdu leurs parents ou leurs proches et "cherchent à les convaincre de s'expatrier en leurs promettant monts et merveilles", a souligné M.Noukhajiev, ajoutant que le temps était venu de se pencher sur le travail de certaines organisations internationales "qui pratiquent des activités subversives sous couvert de défense des droits de l'homme".