Paris a décidé de délocaliser le sommet franco-africain d'Egypte en France afin que le président soudanais Omar el-Béchir, sous mandat d'arrêt international pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour, ne puisse pas y assister, ont annoncé les médias étrangers.
Lundi, le président français Nicolas Sarkozy et son homologue égyptien Hosni Moubarak ont convenu de changer le lieu du sommet afin d'empêcher que le chef de l'Etat soudanais n'y assiste.
Le sommet, dans le cadre duquel la France rencontre deux fois par an ses ex-colonies africaines, devait initialement se tenir début 2010 en Egypte. Toutefois, le Caire a annoncé qu'il ne pouvait pas ne pas y inviter un de ses partenaires stratégiques, le président soudanais Omar el-Béchir. Paris, pour sa part, a refusé que ce dernier participe au sommet.
La Cour pénale internationale a annoncé en mars 2009 la décision de sa chambre préliminaire de délivrer un mandat d'arrêt contre le président soudanais Omar el-Béchir pour crimes contre la population civile. Le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo avait requis un mandat d'arrêt contre le leader soudanais le 14 juillet dernier. Il accuse le président du Soudan de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité dans la province du Darfour.
La guerre civile qui embrase l'ouest du Soudan depuis 2003 a fait, selon l'ONU, plus de 300 000 morts et près de 3 millions de réfugiés et de déplacés, dont des milliers sont massés dans des camps au Darfour dans des conditions de vie déplorables, où règnent la violence, la famine et la maladie.
