Moscou, le 7 décembre - RIA Novosti. La soirée anniversaire du club LE Cheval Boiteux à Perm s'est transformée en un jour de deuil pour tout le pays.
Des presque 300 personnes venues au club ce soir malheureux, 113 y ont perdu la vie, selon les dernières données. Certains habitants de Perm ont évité un sort terrible par pur hasard: qui a refusé l'invitation à s’y rendre à cause de sa femme malade, qui n'a pas eu le temps d'acheter des billets, qui a quitté le club peu avant l'incendie.
Hymne devenu prophétie
La nouvelle qu’un des clubs les plus renommés de Perm va fêter son huitième anniversaire a fait le tour de la ville encore une semaine avant l'événement. Même si la date n’était pas exceptionnelle, les organisateurs avaient décidé de fêter cet évènement trois jours d’affilée - les 3, 4 et 5 décembre. 285 billets ont été vendus pour le «Spectacle de feu» prévu pour une heure du matin dans la nuit de vendredi à samedi.
Cette nuit tragique devait voir se produire dans le club les musiciens du groupe local Chocolat-Victoriya. Cependant, le directeur artistique de l’établissement n'a pas réservé le groupe à temps, et leur concert a été annulé, écrit life.ru.
« Notre groupe Chocolat Victoria s’était produit dans ce club il y a exactement un an, dit le soliste du groupe Sergey Hijniak. – Et nous avons beaucoup apprécié son atmosphère. La nuit de la tragédie, on aurait dû être là, nous aussi. Mais sans doute, ce n’était pas la volonté de Dieu ».
Pour l'anniversaire de son club favori, le compositeur Sergeï Hijniak, qui vient de quitter Perm pour Moscou, a composé une chanson où l’on trouve ces paroles sur le feu: « La vie n’est pas finie, à sa poursuite s’élance un étalon au grand galop – sous les reflets de feux ».
"Personne alors ne soupçonnait que ces reflets des feux seraient fatales. Quand je l’ai écrit, je songeais au bonheur sous les «spots» des étoiles. Or, ce n’est pas nous qui composons le Destin..., - dit le musicien.
Les feux d’aritifices étaient fréquents au Cheval Boiteux. Mais dans la nuit du cinq décembre, les organisateurs se sont vraiment surpassés. Même quand le feu s’est mis à se répandre au plafond de l’établissement, le public n’a pas tout de suite réalisé ce qui se passait, écrit le quotidien Kommersant.
Dans la vidéo qu'a réussi à tourner l'opérateur de la chaîne TV Uralinform TV (Perm) Alexandre Popov, on peut entendre les répliques des gens qui ont pris les flammes de l’incendie pour un élément du show de gala. "Mesdames et messieurs! C’est l'anniversaire du club!" – disait le présentateur, souriant. Mais déjà quelques instants plus tard, il ajoute: "Au feu ! Quittons de la salle". Dans le film, on voit à quelle vitesse le local a été envahit par la fumée.
"Nous avions bien regretté de ne pas pouvoir nous trouver là, poursuit Sergueï Hijniak, et maintenant on doit remercier la Providence qu’on ne s'est pas trouvés dans cet enfer de feu. On a simplement du mal à réaliser le fait qu’il y a eu plus de 100 morts".
Le musicien raconte qu’ayant appris la nouvelle, il a appelé tous ses amis qui aimaient ce club. Heureusement, tous avaient refusé d’assister à cette soirée malheureuse.
"On a été emporté dehors par la foule"
"Le matin on a compris qu’une quantité improbable de gens – par un étrange concours de circoncstances – n’a pu venir au CB ce vendredi soir. Une épouse tombée malade, un vol raté, et ainsi de suite", - note dans son journal Nikita Belykh, gouverneur de Kirov, qui auparavant fut vice-gouverneur de la région de Perm.
Il a raconté comme son ami, le député de l’Assemblée législative de la région de Perm, Victor Souetine avait par miracle échappé la mort cette nuit. "Mon ami le député de l’Assemblée législative de la région de Perm Victor Souetine étant arrivé au club dix minutes avant le feux d’artifice, n'a pas eu le temps de « s'enfoncer » dans la salle, il se trouvait près de la sortie et la foule l'a littéralement emporté dehors. Ensuite, il a aidé à sortir des corps de la fumée. Il m'a raconté cela à cinq heures du matin, heure locale, lorsque moi j’étais en train de tenter de déterminer les noms des victimes", écrit Belykh.
"C'est incroyable"
Sans l’interdiction de son père, Irina, étudiante en dernière année à l'université d'État de Perm, aurait aussi pu partir au Cheval Boiteux vendredi soir. Dans son journal, elle note: "Ma dernière visite date de cet été, après quoi papa m'a catégoriquement interdit d'y mettre les pieds, disant que c’est mauvais pour ma réputation. C’est que, bien que ce soit le club préféré de papa lui-même, l’établissement, si l’on peut s'exprimer ainsi, est quelque peu spécifique".
Selon Irina, LE CHEVAL BOITEUX est le club favori de son père. Lui-même l’avait quitté 20 minutes avant le sinistre. "J'étais dans un café avec des amis, quand un copain a reçu un coup de téléphone de son père pour lui demander où il était en ce moment. «Au Cheval, il y eu une explosion, je ne sais pas ce qui s'est passé, mais y a des victimes... ". Les mains tremblantes, j'ai appelé alors mon papa. Par trois fois, il n’a pas décroché. Enfin, il a répondu à mon 4-ème appel et dit qu’il avait pris un taxi et retournait à la maison. D'où ? Mais du Cheval... C'est incroyable! Lui qui reste jusqu'au bout et ne quitte jamais le club avant 4 heure!".
"On n'a pas eu le temps d'acheter des billets"
"Pensez seulement! Ce jour-là, ma mère aurait pu se trouver là-bas, écrit l'utilisateur Па Го de son blog dans le LifeJournal. – C’est bon que son ami n’ait pas pu acheter les billets à temps. En plus, une connaissance de ma femme ne s'y est pas trouvée, parce que, juste avant de venir, elle a brusquement changé d'avis et est allée dans une autre boîte. Et ma femme elle aussi fréquentait le Cheval régulièrement quand elle prenait des leçons de danses, mais elle a laissé tomber losqu’elle a commencé à sortir avec moi. En outre, j’aurais pu y être aussi en qualité de caricaturiste".
Tous les habitants de Perm n’ont tiré pas des leçons des événements tragiques. "Vous ne me croirez pas, écrit Pago, mais juste dans la cour devant chez moi quelques types sont en train d’allumer des feux d'artifice, comme si de rien n’était ".
"Remplacée"
Comme indique une habitante de Perm, les cours dans les écoles supérieures de la ville ont commencé lundi par une minute de silence. Certains ont appris la tragique nouvelle par leurs copains d’études, seulement en arrivant. "Une fille s’est mise à téléphoner d'urgence à son amie, car celle-ci travaillait comme servante au Cheval Boiteux. Or, heureusement, cette nuit-là on l’avait remplacée et elle ne s'est pas trouvée dans cet enfer par le plus pur des hasards", - écrit poduska.
"Nous-mêmes, aimons faire des tournées dans les boîtes de nuit de Perm, mais le Cheval, on n'en a pas eu l'occasion, bien qu’en principe, on envisageait de visiter une soirée rétro de cette sorte, pour lesquelles l’établissement était justement réputé. Et puis - quelle différence, ce café-là ou un autre. Cela bien peut arriver pratiquement partout et à n’importe qui", - lit-on dans le blog.
Le document est préparé par la rédaction rian.ru avec de l'information de RIA Novosti et des sources ouvertes
Histoires de ceux qui auraient pu se trouver au Cheval Boiteux lors de la nuit tragique de vendredi dernier
21:17 07.12.2009 (Mis à jour: 16:05 05.10.2015)
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