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Les onze fuseaux horaires de la Russie en discussion/ Du maïs pour le sang humain/Web russe: 2 % des internautes et 6,5 % des sites mondiaux/ Chantier olympique et écologie: le tracé de l'axe Adler-Krasnaïa Poliana modifié

Les onze fuseaux horaires de la Russie en discussion

La Russie doit-elle diminuer le nombre de ses fuseaux horaires ? Une proposition en ce sens vient d'être émise par le président Medvedev. Le débat - il ne s'agit pour l'instant que d'un débat - semble porter davantage sur le nombre des fuseaux à conserver que sur le principe même de cette réduction, au vu des déclarations rapportées sur le site rian.ru.

Deux constatations s'imposent d'entrée. La Russie compte beaucoup de fuseaux horaires (*), et ce qui pouvait à une époque symboliser la grandeur du pays constitue aujourd'hui une réelle difficulté pour gouverner. En second lieu, la sacro-sainte séparation géographique des régions selon les fuseaux horaires n'est plus, en fait, totalement respectée, plusieurs régions ayant d'ores et déjà choisi, par commodité, de s'aligner sur une autre (essentiellement sur Moscou). Le président Medvedev a également proposé, dans le même ordre d'idées, de réfléchir à la suppression du passage à l'heure d'été. Ce qui constitue, naturellement, un autre débat.

De Kaliningrad à Petropavlovsk-Kamtchatski, la Russie, qui est non seulement le plus vaste pays au monde, mais aussi le plus étiré, s'étend d'ouest en est sur onze fuseaux horaires (sur 24 possibles, chaque fuseau horaire représentant 15 degrés).

Le professeur Guennadi Lazarev, recteur de l'Université économique de Vladivostok, avait déjà proposé, à la fin octobre, devant l'Assemblée législative du territoire du Primorié, de ramener le nombre des fuseaux horaires de onze à quatre (Kaliningrad, Moscou, Oural, Sibérie). L'écart entre Moscou et Vladivostok serait ramené de sept heures à quatre heures. Ce passage, selon l'économiste, pourrait se faire sur trois ans.

En réalité, le nombre des fuseaux horaires est d'ores et déjà inférieur à onze. Le groupe des régions de la Volga (Povoljié), qui devrait avoir un décalage d'une heure avec Moscou, est en fait aligné sur la capitale. Seules deux ou trois de ces régions (Samara, Oudmourtie - NdlR) ont conservé un décalage d'une heure avec Moscou, constate Evgueni Dedosseïev, de l'Institut d'astronomie Chternberg de l'Université d’Etat de Moscou. On pourrait donc, selon lui, renoncer au fuseau horaire du Povoljié, et également à celui de la région de Kaliningrad, ce qui permettrait déjà de "gagner" deux fuseaux horaires sur onze. On pourrait également regrouper en un seul les deux fuseaux horaires de la Sibérie, qui englobent les territoires de l'Altaï et de Krasnodar. Il n'en resterait alors plus que 8, résume Evgueni Fedosseïev.

Un remaniement des fuseaux horaires de la Russie ne provoquerait aucun problème fondamental, estime Marina Loukachova, chef du laboratoire des annuaires astronomiques de l'Institut d'Astronomie Appliquée de Saint-Pétersbourg (Académie des sciences russe). Mais il faut faire en sorte que l'écart avec l'heure astronomique ne soit pas trop important, souligne-t-elle. "Du point de vue de l'adaptation, les fuseaux horaires doivent être répartis de telle sorte que l'écart avec le début de la journée astronomique n'excède pas une heure, estime-t-elle."

L'assistant du président, Arkadi Dvorkovitch, a tenu toutefois à calmer le jeu. "Il est pour l'instant prématuré de dire si nous allons regrouper des fuseaux ou non, tempère-t-il. Il faudra, pour ce faire, procéder à des consultations avec des spécialistes." Selon lui, dans certaines régions, un "déplacement" d'une heure pourrait être effectué n'importe quand, mais ramener le décalage entre Petropavlovsk-Kamtchatski et Moscou à quatre ou cinq heures à très brève échéance serait trop brutal. "Tout le monde est habitué à ce que, quand il est 15 heures à Moscou, il soit minuit à Petropavlovsk-Kamtchatski", a-t-il relevé.

(*) Le territoire de la Russie englobe onze fuseaux horaires. Aucune entité ne s'étend sur plus d'un fuseau, à l'exception de la Yakoutie (trois fuseaux) et de la région de Sakhaline (deux).

Le jour se lève en premier pour les habitants du Kamtchatka et de la Tchoukotka. Une heure après, pour ceux de Magadan, des îles Kouriles et de l'est de la Yakoutie. Encore une heure plus tard, pour ceux de Khabarovsk, Vladivostok, Komsomolsk-sur-l’Amour et du sud de Sakhaline.

Puis le jour se lève à Yakoutsk, Tchita, Blagovechtchensk et, une heure plus tard, à Irkoutsk et Oulan-Oude. Une heure après voient poindre le jour les habitants de Krasnoïarsk, Norilsk, Abakan et Kemerovo. Une heure plus tard, c'est au tour des habitants d'Omsk, Tomsk, Barnaoul et Novossibirsk. Vient ensuite le tour des habitants d'Ekaterinbourg, Oufa, Tcheliabinsk, Orenbourg, Tioumen, Perm et Kourgane.

Le jour point ensuite à Samara et Ijevsk, et ce n'est qu'une heure après que se lèvent les habitants de la capitale et, avec eux, ceux de Saint-Pétersbourg, Arkhangelsk, Vologda, Volgograd, Mourmansk, Nijni-Novgorod, Kazan, Tambov, Saratov, Rostov-sur-le-Don, Voronej, Krasnodar, Koursk, Sotchi, Stavropol, etc. Les derniers à se lever sont les habitants de la région de Kaliningrad, le territoire le plus à l'ouest de la Russie.
 
Du maïs pour le sang humain

Une nouvelle variété de maïs - un maïs cireux (*) appelée Voskovidnaïa-1 -, a été créée par des chercheurs russes, rapporte le site nkj.ru. Ce type de maïs est particulièrement  intéressant car il contient une substance utilisable (et utilisée en Russie) comme produit sanguin de substitution.

La variété de maïs Voskovidnaïa-1 (cireux-1) a été mise au point par des scientifiques de l'Institut de recherche agricole de Kabardino-Balkarie. Elle se distingue des variétés traditionnelles en ceci que son grain, au lieu de contenir de l'amidon ordinaire (qui a une structure linéaire), recèle de l'amidon amylopectine (lequel est doté d'une structure ramifiée). Cela confère une valeur particulière à cette variété de maïs. Alors qu'habituellement l'amylopectine entre pour 20 à 30 % dans la composition de l'amidon de maïs, elle en représente 100 % dans le maïs visqueux.

L'amylopectine est largement utilisée dans l'industrie alimentaire. Elle entre dans la composition de différentes préparations - sauces, farces, crèmes, conserves, produits laitiers - nécessitant tout à la fois viscosité, homogénéité et stabilité. Grâce à ses propriétés collantes élevées, ce type d'amidon est aussi largement utilisé pour fabriquer des revêtements liants, des colles pour étiquettes et enveloppes, des bandes adhésives, des cartons, etc. Cette stabilité élevée lui vaut d'être inclus comme épaississeur et stabilisateur dans les produits d'alimentation diététiques et pour enfants.

Une autre application importante de l'amidon amylopectine est d'être un composant d'un substitut sanguin antichoc, le Volecamum (substitut colloïdo-osmotique du plasma), élaboré à la fin des années 60 du siècle dernier à l'Institut de recherche national des produits amidonnés, en association avec l'Institut de recherche des substituts sanguins et le Centre de chirurgie. L'amidon amylopectine hydrolysé, mis au point à l'Institut des produits amidonnés, a ainsi servi de substitut au plasma. Le Volecamum est utilisé pour les blessures, les brûlures, les chocs opératoires, les septicémies.

La totalité de l'amylopectine produite dans les usines d'amidon de Russie l'est à partir d'une matière première d'importation onéreuse. Grâce aux travaux des sélectionneurs de Kabardino-Balkarie et de l'Institut russe de culture des plantes (IRC) Vavilov, dépendant de l'Académie des sciences agricoles russe, cette situation pourrait complètement changer.

La collection d'échantillons de maïs cireux de l'IRC a été transmise à l'Institut agricole de Kabardino-Balkarie en 1993, rappelle Edouard Khatefov, chef du Laboratoire de sélection et de production de semences de maïs de cet institut. La variété Voskovidnaïa-1 n'est pas un produit génétiquement modifié, mais le résultat d'une longue sélection du gène wx (ou "waxi") au sein d'un processus d'évolution et de sélection. Ce maïs a été découvert pour la première fois parmi les échantillons de la collection de maïs de l'IRC ramenée d'Extrême-Orient bien avant que les OGM ne voient le jour. Le potentiel de rentabilité de cette variété Voskovidnaïa-1 s'annonce assez élevé - de 7 à 8 tonnes à l'hectare. A taille égale, son grain est plus léger que celui du maïs traditionnel. Mais sur le plan de la qualité de l'amidon, il le surpasse.

Le registre d'Etat russe des sélections ne recense aucun autre maïs cireux. Cette nouvelle variété doit être transmise dès cette année à l'organisme officiel chargé de tester les variétés.

(*) Découvert en Chine en 1909, le maïs cireux a longtemps été délaissé, car il constitue une variété rare, ayant un rendement inférieur au maïs "traditionnel", précise le site fr.wikipedia.org. Mais il possède des avantages spécifiques. Son intérêt réside essentiellement dans l'amylopectine qu'il contient, qui intéresse vivement certains secteurs de l'industrie. Le maïs cireux représente ainsi 0,5 % de la production de maïs aux Etats-Unis.
 
Web russe: 2 % des internautes et 6,5 % des sites mondiaux

2 % environ des internautes, à l'échelle planétaire, sont des Russes, et 6,5 % des sites de la Toile sont des sites russes, rapportent différents sites, tels rian.ru, strf.ru, dr.ru, s'appuyant sur de récentes enquêtes russes et internationales.

A l'automne 2009, le Runet (l'Internet russe) comptait quelque 15 millions de sites, selon le bulletin d'information Yandex, alors que l'on dénombrait de par le monde plus de 230 millions de sites, selon Netcraft. L'Internet russe représentait donc 6,5 % des sites mondiaux.

Selon le Fonds russe de l'opinion publique, environ 2,2 % du total mondial des internautes sont des Russes: ils sont quelque 37,5 millions à surfer sur le Net, alors que le nombre total des internautes de par le monde est évalué à 1,7 milliard, selon Internet World Starts.

Il s'avère que sur le Runet, il y a en moyenne plus de sites par utilisateur que dans la moyenne mondiale. Plus de 140.000 Gigabytes de données étaient stockées en format texte sur les sites russes (sans compter donc, les photos, les fichiers audio et vidéo). Ces informations sont réparties de manière très déséquilibrée: 88 % des textes sont concentrés sur moins de 1 % des sites. Le tiers des clichés se trouvent sur les quatre plus gros sites photos.

Un site russe comprend en moyenne 255 pages, contient 159.000 mots et 204 photos. Mais la moitié des sites du Runet sont composés d'une seule et unique page. Et le quart des pages sont des spams de recherche, autrement dit des pages qui ne contiennent pratiquement aucune information utile et ne sont destinées qu'à rediriger les internautes vers d'autres sites ou à les influencer d'une manière ou d'une autre.

Chaque site compte en moyenne à peu près le même nombre de pages qu'il y a dix ans: en 1999, un site avait en moyenne 251 pages. Mais celles-ci ne "pesaient" alors que 9 Kb, contre 39 Kb aujourd'hui. Il y avait à cette époque 300 fois moins de sites russes que maintenant.

Environ 2,3 billions de mots sont accès libre sur le Runet. Ce qui équivaut à peu près, selon Yandex, à 10,5 milliards de pages ou 35 millions de livres.

Les principaux types de données sur le Runet sont le texte et l'image. Puis viennent d'autres types de transmission de l'information, tels que les Flashs: près de 15 % des sites comptent au moins un objet Flash. Les fichiers son et vidéo sont plus rares: on n'en trouve que dans respectivement 0,5 % et 3 % des sites.
 
Chantier olympique et écologie: le tracé de l'axe Adler-Krasnaïa Poliana modifié

La décision a été prise à la mi-novembre de modifier le tracé de l'axe routier et ferroviaire Adler-Krasnaïa Poliana pour des raisons écologiques, rapporte le site rian.ru.

La modification du  tracé du double axe routier et ferroviaire devant relier Adler à Krasnaïa Poliana ne remettra pas en cause la date de livraison du chantier, a déclaré à la mi-novembre le vice-président de la société RJD (Chemins de fer de Russie), Oleg Toni. Adler est le lieu où se situe l'aéroport de Sotchi, et la station de ski de Krasnaïa Poliana l'un des principaux sites des J.O. d'Hiver de Sotchi, en 2014 (cette station accueillera les épreuves de neige).

Cette décision, très attendue par les écologistes, a été prise lors de la visite à Sotchi du vice-Premier ministre russe Dmitri Kozak. Ce dernier a lui-même annoncé cette mesure visant à protéger des maquis de buis relictes (extrêmement vieux), qui poussent à proximité du second tunnel de l'axe routier et ferroviaire projeté.

Désormais, selon le projet modifié, quelque 800 m de voie ferrée seront construits sur une estacade, et non au sol, sur des remblais, comme initialement prévu. La surface prise sur les terres du Parc national de Sotchi diminuera ainsi de 78 %.

L'axe routier et ferroviaire destiné à acheminer sportifs, supporteurs et autres participants aux Jeux doit suivre le cours d'une rivière, la Mzymta. Sur les quelque 50 km de ce tracé, il faudra édifier 77 ouvrages artificiels. Le projet prévoit désormais, au total, la construction de 28 ponts, 59 estacades et 12 tunnels de longueurs diverses. On construit à l'heure actuelle, simultanément, les tunnels 1, 3, 4, 5 et 6, ainsi que 26 ponts. D'ici la fin de l'année, les travaux de construction de 22 ponts seront achevés.

9.000 personnes travaillent actuellement sur l'ensemble du chantier. Le commanditaire de cet axe de transport est la société RJD. Son vice-président a souligné qu'un programme spécial avait été instauré pour gérer les déchets de la vie courante et ceux liés à la construction. "Tout est fait pour minimiser les conséquences pour l'environnement", a-t-il affirmé.

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