Le président russe Dmitri Medvedev a déclaré lundi n'avoir jamais demandé à la Biélorussie de reconnaître l'indépendance des républiques d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud par rapport à la Géorgie.
"Je n'ai jamais demandé - ni publiquement ni en privé - au président biélorusse ou à un autre officiel biélorusse de reconnaître l'Abkhazie ou l'Ossétie du Sud. Je ne l'ai fait ni directement ni indirectement", a indiqué le président devant les journalistes biélorusses.
La reconnaissance des deux républiques a été une "décision très difficile" pour Moscou en août 2008, selon lui. "Nous l'avons prise seulement après que la Géorgie eut lancé une agression contre ces deux territoires, nous l'avons fait pour protéger les personnes qui y habitent, y compris les Russes, et pour éviter de tels conflits dans l'avenir", a rappelé le chef de l'État russe.
Les autres membres de la communauté internationale doivent décider d'eux mêmes s'ils souhaitent reconnaître l'indépendance de ces territoires à l'égard de Tbilissi, à son avis.
"Les discussions sur les prétendues pressions exercées sur la Biélorussie pour l'obliger de reconnaître ces deux entités en tant que sujets du droit international ou d'établir les relations diplomatiques avec elles, sont des provocations", a insisté M.Medvedev.
"A vrai dire, la Russie préférerait que ces nouveaux États soient reconnus par un plus grand nombre de pays" pour favoriser leur développement, mais "nous ne nous y ingérons jamais, nous ne cherchons pas à contrôler ce processus, cela est contraire aux normes du droit international", a répété le président russe.
M.Medvedev a rappelé que le président Loukachenko avait déclaré à maintes reprises que Minsk se pencherait sur cette question et, éventuellement, reconnaîtrait ces républiques si personne n'exerçait de pressions sur lui. "Que la Biélorussie réfléchisse, que son président réfléchisse", a-t-il noté.
Dans la nuit du 7 au 8 août 2008, les troupes géorgiennes ont attaqué l'Ossétie du Sud détruisant la capitale sud-ossète Tskhinvali. La Russie a introduit ses troupes en Ossétie du Sud pour protéger les habitants de la république, dont la plupart avaient la nationalité russe. Cinq jours plus tard, les Géorgiens ont été évincés de la région. En août 2008, la Russie a reconnu l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, deux républiques autoproclamées sur le territoire géorgien. Son exemple a été suivi par le Venezuela et le Nicaragua.
Des observateurs de l'Union européenne sont déployés dans les zones adjacentes à ces nouveaux États conformément au Plan en six points signé le 8 septembre 2008 entre M.Medvedev et son homologue français Nicolas Sarkozy.