La Russie vue par la presse francophone le 23 novembre

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Poutine, maître du jeu gazier en Europe/Medvedev tance le parti Russie unie en présence de Poutine/Michelin joue la carte du haut de gamme en Russie

Le Figaro
Poutine, maître du jeu gazier en Europe
Le premier ministre russe joue l’apaisement avec l’Ukraine. À l’horizon 2020, la position de la Russie pourrait se fragiliser.
Vladimir Poutine, sans l’aval duquel aucune décision stratégique de Gazprom n’est prise, apparaît comme le maître du jeu gazier en Europe. À l’issue de son rendez-vous, jeudi à Yalta, avec son homologue ukrainienne, Ioulia Timochenko, le premier ministre russe a affiché un ton conciliant. Un quart du gaz consommé par l’Union européenne provient de Russie, dont 80 % transitent par l’Ukraine. Les difficultés financières de l’Ukraine, doublées de la campagne présidentielle pour le scrutin du 17 janvier où s’affrontent le président et le premier ministre, ex-alliés, ont ravivé les menaces d’une nouvelle crise ¬gazière.
Vladimir Poutine s’est dit prêt à réduire les volumes de gaz que l’Ukraine est tenue, contractuellement, d’acheter, sans imposer de pénalité. Et comme le prévoyait l’accord conclu en janvier dernier à l’issue de la dernière coupure du gazoduc, le tarif du transit, consenti à Kiev, va augmenter. Dans un contexte de baisse de la demande, Moscou, dépendant du tuyau ukrainien, n’a pas intérêt à une nouvelle crise. Mais des enjeux politiques doublés d’intérêts financiers opaques, tant russes qu’ukrainiens, compliquent la donne.
Une partie du gaz vendu à l’Europe par Gazprom n’est pas russe mais est achetée au Turkménistan et réexportée avec des marges substantielles. Du moins ce scénario prévalait-il jusqu’à la crise économique, laquelle a réduit les besoins. En avril, l’explosion d’un gazoduc reliant les deux pays avait provoqué des tensions entre Moscou et Achgabat. Le Turkménistan a même parlé de sabotage ¬russe. Depuis, la relation s’est améliorée. Et les perspectives que le Turkménistan court-circuite la Russie pour livrer directement les Européens sont éloignées (lire ci-dessous).
Moscou continue de pousser son avantage en faisant la promotion des futurs gazoducs alternatifs à l’Ukraine, le projet Nord Stream (Baltique) et South Stream (mer Noire, Grèce, Italie). Gazprom vient de marquer un point : Vienne a entamé, selon la presse autrichienne, des négociations pour participer à South Stream, un coup de plus porté au projet concurrent Nabucco, soutenu par la Commission européenne, qui doit aussi passer par l’Autriche. Vladimir Poutine compte parler à son homologue François Fillon, vendredi prochain, lors d’un séminaire intergouvernemental en France, des projets Nord Stream et South Stream, auxquels GDF Suez et EDF participeront. Selon une source française, la question divise dans les ministères parisiens où certains, gênés d’endosser les projets de Gazprom, souhaitent l’évacuer de l’ordre du jour. Le gaz russe ne représentait en 2008 que 14 % des importations françaises. En outre, la position de la Russie n’est pas aussi confortable qu’on la présente souvent. Cette année, les exportations russes de gaz devraient chuter d’environ 25 %. À l’horizon 2020, en fonction des politiques adoptées contre le changement climatique, la demande de gaz de l’UE pourrait marquer le pas. Au point que des observateurs doutent de la nécessité de tous les gazoducs en projet.

L'Express
Medvedev tance le parti Russie unie en présence de Poutine
Le président russe Dmitri Medvedev a reproché aux dirigeants de Russie unie la mauvaise tenue de certains scrutins lors des élections locales du 11 octobre et leur a conseillé d'apprendre à gagner de manière équitable.
Devant des centaines de délégués de Russie unie réunis en congrès annuel à Saint-Pétersbourg, le président russe Dmitri Medvedev a reproché aux dirigeants du parti la mauvaise tenue de certains scrutins lors des élections locales du 11 octobre et leur a conseillé d'apprendre à gagner équitablement. (Reuters/Alexander Demianchuk)
Dans sa critique la plus ferme à ce jour contre le parti au pouvoir, prononcée devant des centaines de délégués de Russie unie réunis lors de son congrès annuel à Saint-Pétersbourg, le chef du Kremlin a affirmé que certaines sections régionales n'avaient pas permis aux électeurs d'exprimer leur volonté.
"Les élections, qui doivent être (...) une mise en concurrence d'idées et de programmes, sont parfois transformées en affaires où l'on confond procédures démocratiques et administratives", a dit le chef de l'Etat dans un bref discours d'ouverture retransmis en direct par la télévision.
A proximité de la salle où se tenait le congrès, la police a interpellé des membres des Nationaux Bolchéviques, un petit mouvement d'opposition interdit, qui manifestaient en demandant à Medvedev de dissoudre le gouvernement du Premier ministre Vladimir Poutine.
Russie Unie, dirigé par Vladimir Poutine, prédécesseur de Medvedev au Kremlin, l'a emporté haut la main sur les partis d'opposition aux élections régionales qui se sont tenues en octobre dans la majeure partie du pays.
Des détracteurs ont affirmé que le vote avait été entaché par diverses irrégularités: votes multiples, dépouillements sujets à caution et obstructions aux campagnes des candidats de l'opposition, mais les autorités électorales ont rejeté ces critiques et Medvedev avait à l'époque félicité les vainqueurs.
Depuis son entrée en fonctions il y a 18 mois, Medvedev a fréquemment critiqué certains traits du système politique et économique de la Russie mais diplomates et hommes d'affaires soulignent que la situation n'a guère changé dans la pratique.
Devant son mentor Vladimir Poutine, Medvedev a déclaré que le parti n'était qu'un "instrument". "Oui, un instrument très important et absolument nécessaire mais seulement un instrument, un moyen mais pas une fin."
"Le parti doit toujours rester moderne pour ne pas vieillir, ne pas se déconnecter de la vie et de son propre électorat", a ajouté Dmitri Medvedev.
Succédant à la tribune, Poutine s'est exprimé sur l'économie en annonçant entrevoir une reprise de la croissance après une chute de 8 à 8,5% du produit intérieur brut cette année.
Dans son discours de plus d'une heure, il a déclaré que la Russie devait abandonner un modèle économique basé sur les matières premières qui a fonctionné dans le passé mais qui n'est plus efficace.
Vladimir Poutine a annoncé un programme de relance pour l'industrie automobile russe avec une prime à la casse de 50.000 roubles (1.733 dollars) pour les véhicules de plus de dix ans en cas de rachat d'un véhicule neuf de fabrication russe.
Il s'est dit convaincu que le constructeur automobile AvtoVAZ avait un avenir mais il a souligné qu'AvtoVAZ, qui construit les voitures Lada, devrait se moderniser. Il a formulé l'espoir que ses actionnaires, parmi lesquels le français Renault se comporteraient de manière responsable.
Dans le domaine de l'énergie, le Premier ministre a annoncé que la Russie mettrait en service dans un mois un grand oléoduc acheminant du pétrole vers le Pacifique.
Il a ajouté que la Russie avait pour objectif de réunir les systèmes de transport de gaz asiatique et européen de Russie, ce qui permettra à Moscou d'acheminer plus facilement du gaz entre clients des deux continents.

Le Figaro
Michelin joue la carte du haut de gamme en Russie 
Le marché automobile russe a été l'un des plus impactés par la crise : les ventes se sont effondrées de moitié, entraînant avec elles celles de pneumatiques. Ces dernières sont passées de 47 millions à moins de 40 millions en un an. Le pays reste néanmoins très attractif pour Michelin, qui affiche une part de marché de l'ordre de 10 % (pour un peu plus de 20 % dans le monde).
Son usine de Davydovo, dans la banlieue moscovite dispose d'une capacité de production de 2 millions de pneus tourisme par an. À la production locale (environ 1,85 million en 2009) s'ajoutent les importations de Michelin, qui lui permettent de conquérir des parts de marché, y compris en temps de crise. Le groupe importe essentiellement des pneus haut de gamme, produits en Europe de l'Ouest et en Pologne, et plus particulièrement des pneus 4 × 4 (20 % des immatriculations de voitures neuves en Russie).
Face à la complexité du marché russe, Michelin continue de renforcer son réseau de distribution, qui compte 150 points de vente. Une nécessité dans un pays où pratiquement toutes les marques commercialisent tous les modèles. « Et il faut multiplier par deux, voire trois, toutes ces références avec les pneus hiver et les pneus cloutés », explique Éric Faidy, directeur de Michelin Russie. Le groupe français n'exclut pas d'agrandir l'usine de Davydovo, à moyen terme. « Mais nous n'avons encore pris aucune décision, précise Michel Rollier , cogérant de Michelin. On ne peut pas courir 50 lièvres à la fois. » Et pour l'heure, le lièvre principal de Michelin est clairement asiatique.

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