Dmitri Medvedev veut porter la Russie à un nouveau degré de civilisation

© RIA Novosti . Mikhail Fomichev / Accéder à la base multimédiaDmitri Medvedev veut porter la Russie à un nouveau degré de civilisation
Dmitri Medvedev veut porter la Russie à un nouveau degré de civilisation - Sputnik Afrique
S'abonner
Le deuxième message du président Dmitri Medvedev à l'Assemblée fédérale (parlement) fait plus penser à un discours prononcé lors d'une réunion élargie consacrée aux problèmes économiques. Evitant de faire de la rhétorique, le chef de l'Etat a énuméré concrètement les problèmes principaux de tous les domaines de la vie et des secteurs économiques et a proposé les moyens de régler ces problèmes.

Le deuxième message du président Dmitri Medvedev à l'Assemblée fédérale (parlement) fait plus penser à un discours prononcé lors d'une réunion élargie consacrée aux problèmes économiques. Evitant de faire de la rhétorique, le chef de l'Etat  a énuméré  concrètement les problèmes principaux de  tous les domaines de la vie et des secteurs économiques et a proposé les moyens de régler ces problèmes.

Les célèbres paroles de la chanson de Viktor Tsoï "Nous attendons les changements" pourraient servir de leitmotiv au message présidentiel. Il est vrai que Dmitri Medvedev estime qu'au lieu de les attendre, il faut les mettre en oeuvre. Au début de son discours à la Nation, il a souligné qu'il était temps de faire de la Russie "une puissance mondiale reposant sur des bases foncièrement nouvelles", de porter le pays "à un degré plus élevé de civilisation". Il juge nécessaire de "moderniser la Russie de fond en comble en se basant sur les valeurs de la démocratie". Le fait est qu'au XXI me   siècle le pays ne peut plus se développer en s'appuyant sur les réalisations obtenues par les générations précédentes dans le secteur pétrogazier, les armes nucléaires et l'infrastructure industrielle. Tout ce qui a été créé par des spécialistes soviétiques "permet de maintenir le pays à flot, mais tout cela a vieilli".

Par conséquent, des changements sont nécessaires aussi bien dans l'économie que dans la politique. D'ailleurs, tous les domaines ne nécessitent pas une restructuration radicale et une réforme.

Dmitri Medvedev estime que, pour l'essentiel, le système à plusieurs partis existe en Russie et que les partis ont "subi l'épreuve du temps". Mais il y a des insuffisances qui suscitent des critiques, surtout dans la période des élections. Cela étant, le président a proposé "de continuer à travailler en commun en vue d'améliorer la qualité de la représentation du peuple et de créer des conditions supplémentaires pour une concurrence libre, juste et civilisée entre les partis".

Puisque les élections régionales et municipales ont suscité le plus de reproches ces derniers temps, Dmitri Medvedev a décidé, après avoir consulté les représentants des organisations sociales et des partis politiques, de réaliser une réforme de la législation électorale au niveau local.

Tout d'abord, il faut "introduire un critère unique pour établir le nombre de députés des organes du pouvoir législatif". Le président ne juge pas normale la situation dans laquelle  Moscou qui compte plusieurs millions d'habitants est représenté à la Douma (Assemblée législative) municipale seulement par 35 élus du peuple, alors 162 députés siègent dans le Khoural populaire de la République de Tyva, dont la population est plus de 30 fois moins nombreuse. Il faudra probablement trouver un juste milieu entre ces deux extrêmes.

Dmitri Medvedev a également exprimé sa sollicitude pour les partis qui ont échoué à la campagne électorale. Selon lui, "il serait utile que les organes du pouvoir législatif de tous les niveaux consacrent au moins une réunion par an à l'examen des communications et des propositions des partis qui ne sont pas représentés aux parlements". Mais ce n'est pas tout.

Il y a un an, dans son premier message, le président a proposé de "garantir la représentation des électeurs qui ont voté pour les petits partis". Il a développé son idée: "Les partis qui ont recueilli 5% à 7% des voix pourraient compter sur 1 à 2 mandats garantis. Ce schéma permettra … d’accéder à la tribune parlementaire aux petits partis qui traduisent les intérêts d’assez nombreuses personnes ". Les parlementaires ont apporté ensuite des amendements appropriés à la loi fédérale sur les élections. Dmitri Medvedev a décidé de développer cette initiative et d'apporter les mêmes amendements aux lois électorales locales, en abaissant ainsi la barre à franchir pour être représentés au parlement des 7% actuels à 5%. Il y a des raisons d'estimer que tous ces amendements seront partout adoptés avant la consultation nationale suivante.

Le chef de l'Etat juge nécessaire de renoncer à la collecte de signatures comme condition nécessaire pour participer aux élections. Il est vrai, c'est un objectif à atteindre ultérieurement, de même que le passage de toutes les élections régionales et municipales uniquement à la proportionnelle, c'est-à-dire au vote sur les listes des partis.

D'autres propositions de Dmitri Medvedev concernant les élections prolongent également ses initiatives d'il y a un an. Le président a invité à mettre de l'ordre dans le vote anticipé aux élections locales, car, selon lui, tout a déjà été fait au niveau fédéral. Il a instamment proposé d'accorder à tous les partis les possibilités égales d'utiliser les bâtiments municipaux pour organiser la propagande au cours des campagnes électorales et a recommandé à toutes les entités de la fédération d'adopter des lois garantissant que  les partis représentés aux parlements régionaux  jouissent de l’égalité dans les médias. Enfin, il a proposé d'inclure dans les statuts locaux et les constitutions des républiques des articles, selon lesquels les dirigeants du pouvoir exécutif doivent rendre compte de leurs activités tous les ans aux parlements locaux.

Dmitri Medvedev n'a pas oublié non plus les législateurs fédéraux, en conseillant à la Douma (chambre basse du parlement russe) de retransmettre toutes ses réunions plénières ouvertes. Il a ajouté que cette expérience pourrait intéresser le Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe) et la Cour constitutionnelle. D'ailleurs, le président avait maintes fois déclaré qu'il fallait contribuer au maximum à la transparence totale des organes du pouvoir.

Le président a également abordé son sujet de prédilection: la corruption. Il est vrai que, cette fois-ci, il a été laconique en déclarant que  même si la prison est insuffisante pour lutter contre la corruption, il faut continuer à "coffrer" les fautifs. Dmitri Medvedev a fait savoir aux nombreux sceptiques que 4500 affaires de corruption avaient été élucidées en six premiers mois de 2009, que 532 fonctionnaires et plus de 700 employés des organes judiciaires avaient été condamnés.

Auteur: Nikolaï Troïtski, RIA Novosti.

Ce texte n'engage que la responsabilité de l'auteur.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала