L'abolition de la peine capitale serait prématurée (président de la Douma)

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La ratification du Protocole 6 à la Convention européenne des droits de l'homme, qui prévoit l'abolition de la peine capitale, est prématurée en Russie, estime le président de la Douma (chambre basse du parlement russe) Boris Gryzlov.


La ratification du Protocole 6 à la Convention européenne des droits de l'homme, qui prévoit l'abolition de la peine capitale, est prématurée en Russie, estime le président de la Douma (chambre basse du parlement russe) Boris Gryzlov.

"Il est aujourd'hui prématuré de soumettre ce protocole à la ratification. Il faut d'abord voir à quel point nous y sommes prêts", a-t-il affirmé mardi lors d'un entretien avec des journalistes.

Cet avis prend le contrepied de celui du président de la commission de la Douma pour la législation civile, pénale arbitrale et procédurale Pavel Kracheninnikov qui a déclaré lundi à la chaîne de télévision Vesti qu'il fallait mettre un terme à l'existence de la peine de mort en Russie et ratifier le Protocole 6.

La Cour constitutionnelle de Russie a tenu lundi une audience sur requête de la Cour suprême qui lui avait demandé de statuer sur la possibilité d'appliquer la peine capitale dans le pays à partir du 1er janvier 2010. La Cour constitutionnelle n'a pas pour le moment rendu sa décision.

Lors de son adhésion au Conseil de l'Europe en 1996, la Russie s'est engagée à abolir la peine de mort et à signer le Protocole 6 à la Convention européenne des droits de l'homme, prévoyant l'interdiction de cette sanction pénale. Signé en 1997, ce protocole n'a toutefois jamais été ratifié par le parlement du pays.

En février 1996, Moscou a décrété un moratoire sur l'application de la peine capitale jusqu'à l'institution de cours d'assises sur tout le territoire du pays. Aux termes du Code de procédure pénale russe, les cours d'assises sont les seules juridictions compétentes pour condamner une personne à mort.

A l'heure actuelle, les cours d'assises existent dans toutes les régions de la Russie à l'exception de la Tchétchénie, mais elles y feront leur apparition le 1er janvier 2010. Dans cette perspective, les autorités russes seront obligées de se prononcer sur le sort du moratoire frappant la peine capitale.

Strasbourg a attiré à maintes reprises l'attention de la partie russe sur la nécessité de ratifier le Protocole 6 et d'interdire la peine de mort non seulement de facto, mais aussi de jure.

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