Revue de la presse russe du 2 novembre

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L’Abkhazie va devoir trouver un équilibre entre indépendance et proximité stratégique avec la Russie / La baisse de la cote de popularité du tandem au pouvoir / Gazprom peut disposer de ses propres actions de 4,3 milliards de dollars / Lukoil essaie de conserver ses licences pour l’exploitation de deux grands gisements de la Caspienne /

Kommersant


L’Abkhazie va devoir trouver un équilibre entre indépendance et proximité stratégique avec la Russie


Les élections présidentielles du 12 décembre en Abkhazie diffèrent en principe des 3 précédentes-la campagne électorale sera la première après l’amorce du processus de reconnaissance de l’indépendance de l’Abkhazie.
Quelque soit le nouveau statut quo dans le Caucase du Sud, les élections présidentielles dans la république partiellement reconnue seront un test important pour évaluer si les intentions de l’élite républicaine sont conformes aux capacités réelles, lit-on lundi dans le quotidien Kommersant
 
   L’Abkhazie a passé une étape importante en août 2008, quand la république a été reconnue par la Russie.   Les prétentions de la Géorgie au rétablissement de l'intégrité territoriale ont alors cessé d’être un problème pour l’élite abkhaze. L’objectif essentiel de cette élite est à présent de charger cette indépendance d’un contenu positif. En fin de compte, ce n’est pas pour échanger un patron contre un autre qu’on a entrepris dans les années 90 une lutte avec le «petit empire».
L’Abkhazie a du potentiel. Ici, à la différence de l’Ossétie du Sud, il existe un projet étatique, et pas de simples ambitions de réunification. En Abkhazie l’espace politique est beaucoup plus complexe, il existe une opposition (à l’intérieur même de la république et non pas à Moscou), des médias indépendants, une expérience de 5 ans de la coexistence des vainqueurs et des vaincus aux élections présidentielles, une politique étrangère diversifiée.  
Cependant, il y a aussi une croissance  de la dépendance politique de la Russie, passée du statut de pacificateur à celui de garant de l’autodétermination et de fournisseur essentiel du budget républicain. Il faut mentionner que le nouveau garant n’a pas beaucoup de bienveillance pour la démocratie, la concurrence politique et les contacts non autorisés avec le monde extérieur.
L’élite abkhaze va devoir résoudre un rébus extrêmement complexe : ratifier son indépendance   en sauvegardant la proximité stratégique avec Moscou.
Auteur: Serguei Markedonov, analyste

Vedomosti


La baisse de la cote de popularité du tandem au pouvoir


Deux services de sondage d'opinion ont enregistré une baisse de la cote de popularité aussi bien du président Dmitri Medvedev que du premier ministre Vladimir Poutine. Les sociologues l'attribuent aux récentes élections, lit-on lundi dans le quotidien Vedomosti.

Le sondage hebdomadaire réalisé les 24 et 25 octobre par la fondation Obchtchestvennoïe mnenie (Opinion publique, FOM) sur 2000 personnes dans 44 régions, atteste de la baisse de popularité du président Dmitri Medvedev et du premier ministre Vladimir Poutine. Le niveau de confiance en Dmitri Medvedev a baissé de 56% (alors que sa cote la plus élevé, 62%, avait été  enregistrée le 18  octobre). La part de ceux qui ne font pas confiance au président a augmenté, passant de 11% à 14%. La cote de popularité de Vladimir Poutine a baissé de 72% à 66% (une popularité aussi basse n’avait été atteinte qu’une fois au printemps 2007, alors qu’il était encore président). La méfiance envers le premier ministre a atteint un niveau record de 12% (contre 9%).

La baisse de la cote de popularité du tandem a également été enregistrée par le sondage mensuel réalisé entre le 16 et le 19 octobre par le Centre Levada sur 1600 personnes. L'activité de Medvedev était approuvée en octobre par 72%, celle de Poutine, par 78% (l'un et l'autre avaient déjà 3% de moins qu'en septembre).

De petites oscillations saisonnières (en été, l'optimisme est traditionnellement plus grand) ne peuvent pour l’instant causer de profonde inquiétude, estime un employé de l'administration présidentielle. "Nous sommes en train d'essayer de trouver les causes de la baisse de la cote de popularité en analysant attentivement les discours du premier ministre, et les actions auxquelles il a participé", indique le porte-parole du premier ministre Dmitri Peskov. Il fait remarquer avec étonnement qu'à l'automne dernier, lorsque les salaires baissaient et qu’il y avait des licenciements, sa cote de popularité ne tombait pas, alors qu'à présent que les salaires commencent à augmenter et les licenciements cessent, sa cote de popularité baisse.

Alexeï Grajdankine, vice-directeur du Centre Levada, estime que l'émeute créée par l'opposition au parlement a pu se répercuter sur les résultats: le sondage a eu lieu au moment de l'opposition entre le parti Russie unie et les fractions qui ont refusé de travailler à la Douma (chambre basse du parlement russe). Mais une oscillation ne suffit pas pour parler de tendance, estime-t-il : à l'automne, les citoyens sont moins généreux qu'en été. Le président de FOM Alexandre Oslon n'exclut pas qu'il s'agisse d'une oscillation fortuite.

Vedomosti


Gazprom peut disposer de ses propres actions de 4,3 milliards de dollars

Gazprom et la grande société énergétique allemande E.On ont annoncé vendredi la finalisation d’un échange d'actifs dont il avait été question l’hiver dernier. Le monopole russe du gaz a reçu la possibilité de disposer de 3,03% de ses propres titres évalués à 4,3 milliards de dollars, lit-on lundi dans le quotidien Vedomosti.

E.On a obtenu une part de 25%  de la propriété de la licence sur le gisement de Ioujno-Rousskoïe (région de Tioumen, en Sibérie) : Severneftegazprom (dont les réserves de gaz constituent environ mille milliards de m3), tandis que Gazprom obtient 49% de la société russe Gerosgaz, qui détient elle-même une participation de 2,93% d'actions dans Gazprom. Le consortium russe détenait déjà 51% dans Gerosgaz, mais les actions dont disposait cette société étaient hypothéquées chez E.On (la part dans Gazprom baissera donc de 3,5%). Par conséquent, Gazprom a obtenu la possibilité de disposer d'un paquet de 2,93% évaluées vendredi en RTS à 4,16 milliards de dollars. Au 1er janvier, d'autres filiales de Gazprom détenaient 0,1% de ses actions, donc le consortium dispose à présent de 3,03% de ses propres titres d'une valeur de 4,3 milliards de dollars.

Pour l'instant, on ne sait pas ce que Gazprom fera de ces actions. Auparavant, ses responsables n'excluaient pas l'émission d'obligations convertibles (ainsi que les banques d'investissement le proposent à Gazprom). Une partie des actions peut être employée pour verser des parts dans les organisations de distribution de gaz (GRO) dans le cadre d'une transaction avec l'Etat. En 2005, le président Vladimir Poutine avait chargé Rosimouchtchestvo (l'Agence fédérale de gestion des biens fédéraux) d'entrer en possession directe de 50% plus une action de Gazprom. Pour l'instant, l'Etat assume contrôle direct de 49,1% (directement et implicitement, 50,002%). Gazprom détient environ 0,89% d'actions dans la société Rosgazificatsia où l'Etat n'a pas de majorité qualifiée (74,9%). Rosimouchtchestvo veut obtenir 0,89% des actions de Gazprom, par exemple, en échange des actions appartenant à l'Etat dans les GRO. Mais cette transaction n’aura pas lieu avant 2010, précisent un responsable de Gazprom et un fonctionnaire du gouvernement.

En 2008, la capitalisation de Gazprom ne dépassait pas 360 milliards de dollars (aujourd'hui, 142 milliards de dollars). On ne sait pas quand le consortium gazier retrouvera sa valeur d'avant la crise. "Mais il est peu probable que cela ait lieu en 2010, compte tenu de la situation observée actuellement sur le marchée, fait remarquer l'analyste d'Unicredit Securities Pavel Sorokine. Quant à savoir si le consortium doit attendre et ne pas utiliser pour l'instant ses actions, cela dépendra de sa situation financière et de ses engagements, ajoute-t-il.

Kommersant


Lukoil essaie de conserver ses licences pour l’exploitation de deux grands gisements de la Caspienne

En raison des changements intervenus dans la législation qui ont privé les sociétés privées du droit d'exploiter les gisements du plateau continental, Lukoil peut perdre le droit de mettre en œuvre deux grands projets à la fois sur le plateau continental de la Caspienne. Le gouvernement devra décider s'il faut prolonger la licence de la coentreprise de la société pétrolière avec Gazprom pour l'exploitation du gisement de Tsentralnoye (Central) qui a expiré vendredi dernier et s'il faut permettre à la société privée Lukoil de représenter la Fédération de Russie dans le projet russo-kazakh de mise en valeur du gisement de Khvalynskoye dans le cadre de l'Accord de partage de production, lit-on lundi dans le quotidien Kommersant.

Seules les sociétés contrôlées par l'Etat peuvent travailler sur les gisements d'importance fédérale du plateau continental. La découverte elle même du gisement, dont les réserves ont été évaluées par Gazprom à 180 millions de tonnes d'équivalent en pétrole a été enregistrée par la société Tsentrkaspneftegaz (appartenant à parité à Lukoil et à Gazprom) dès mai 2008, alors que la législation avait déjà changé.

La demande déposée par Tsentrkaspneftegaz est également étudiée par le Service fédéral anti-monopole (FAS). Le service doit établir si le prétendant est une société étrangère ou russe et s'il est contrôlé par l'Etat, indique un fonctionnaire du FAS. La délivrance de la licence doit être faite en concertation avec le Service fédéral de sécurité (FSB), le ministère de la Défense, le ministère du Développement économique et le ministère de l'Energie. Depuis le changement de la législation à la fin de l'année dernière, aucune société n’est encore passée par cette procédure.

La société Tsentrkaspneftegaz peut être considérée comme non conforme aux exigences de la législation, indique un fonctionnaire : la moitié de la société appartient à Gazprom, mais le bloc de contrôle implique 51%. Lukoil peut être considéré comme une société étrangère, car 69% de ses actions sont négociées en dehors de la Russie en récépissés de dépôt, ajoute l'interlocuteur.

En raison des changements apportés à la législation sur les secteurs du plateau continental, le sort d'un autre gisement de Lukoil sur la Caspienne, Khvalynskoye (dont les réserves des catégories C1+C2 comptent 332 milliards de m3 de gaz naturel, 17 millions de tonnes de condensat et 36 millions de tonnes de pétrole) est également mis sur la sellette. On est en train d'établir si, après le changement de la législation, Lukoil pourra représenter la Russie dans le projet dans le cadre de l'Accord de partage de gaz (50% appartenaient à Kazmounaïgaz kazakh, mais celui-ci a cédé 25% pour un milliard de dollars à Total et à GdF Suez). La position définitive du gouvernement n'a pas été formulée, indique l'interlocuteur du journal.

Lukoil a une chance de conserver ses positions sur la Caspienne : ces derniers temps, l'attitude envers les sociétés privées sur le plateau continental devient plus modérée, estime l'analyste de VTB Kapital Lev Snykov.

Ces textes tirés de la presse russe n'engagent pas la responsabilité de RIA Novosti.

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