MOSCOU, 19 octobre - RIA Novosti. La récente déclaration du ministre japonais des Transports Seiji Maehara sur l'"occupation illégale" russe des Kouriles du Sud, que le Japon appelle les "Territoires du Nord", contredit l'aspiration déclarée de Tokyo à un dialogue respectueux sur le problème, indique lundi diplomatie russe.
Samedi dernier, M.Maehara a notamment exhorté à revendiquer plus énergiquement la restitution des Kouriles du Sud au Japon.
"Il est évident que de tels propos portent atteinte à l'atmosphère de bon voisinage qui s'instaure dans les relations bilatérales et au développement de la coopération russo-japonaise dans différents domaines, mais entrent aussi et surtout en contradiction flagrante avec l'aspiration déclarée par la nouvelle administration nippone à un dialogue calme et respectueux sur le problème d'un traité de paix en vue de rechercher une solution mutuellement acceptable", stipule un communiqué du Département de l'Information et de la Presse du ministère russe des Affaires étrangères (MID).
Les îles Kouriles, rattachées à l'URSS conformément à des accords internationaux, constituent la pomme de discorde entre Tokyo et Moscou. Tokyo estime que les Kouriles du Sud (Shikotan, Itouroup, Kounachir et Habomai) ont été occupées illégalement par l'Union soviétique à la fin de la Seconde Guerre mondiale et considère leur restitution comme la condition sine qua non de la signature du traité de paix avec la Russie.
Le Japon revendique les "Territoires du Nord", à savoir les Kouriles du Sud, se référant au Traité commercial et frontalier de 1855, document qui reconnaît ces îles comme japonaises.
La Déclaration conjointe de l'URSS et du Japon du 19 octobre 1956 a mis fin à l'état de guerre entre les deux pays mais le traité de paix n'a jamais été signé suite à des divergences sur la délimitation frontalière d'après-guerre.
Le Japon ne cesse d'insister sur l'immuabilité de sa politique quant à la restitution de ces quatre îles, l'opinion japonaise n'admettant pas de compromis sur les Kouriles.
Moscou affirme pour sa part qu'après la Seconde Guerre mondiale, les Kouriles du Sud ont été rattachées à l'Union Soviétique, donc à la Russie en tant que successeur en droits de l'URSS. Selon Moscou, cette démarche a été consacrée par des actes juridiques internationaux appropriés, et la souveraineté russe sur ces territoires ne fait donc aucun doute.