EREVAN, 9 octobre - RIA Novosti. Plusieurs milliers de manifestants protestent vendredi à Erevan contre la signature des protocoles arméno-turcs sur l'établissement des relations diplomatiques et le développement des relations bilatérales programmée pour samedi à Zurich, en Suisse.
Quelque 5.000 manifestants, selon le correspondant de RIA Novosti sur place, arborent des pancartes avec les slogans "Non aux protocoles!", "Aucune concession à la Turquie!" et "Non aux conditions préalables!". La police a refusé de fournir des données sur le nombre des manifestants.
Les manifestants se sont rassemblés au centre de la capitale arménienne sur l'initiative du parti "Fédération Révolutionnaire Arménienne Dachnaktsoutioun" (ARFD, socialiste). Ils ont l'intention de se rendre à la résidence du président avant d'organiser une manifestation devant le Monument aux victimes du génocide arménien.
Le 31 août dernier, les ministères arménien et turc des Affaires étrangères et le département fédéral suisse des Affaires étrangères ont annoncé que les participants aux négociations lancées avec la médiation suisse avaient convenu d'engager des "consultations politiques intérieures" en vue de signer le Protocole sur l'établissement de relations diplomatiques et le Protocole sur le développement des relations bilatérales. Le parti ARFD estime que les protocoles contiennent des conditions préalables turques.
L'Arménie et la Turquie n'entretiennent pas de relations diplomatiques bilatérales depuis l'indépendance de l'Arménie en 1991 et la frontière commune entre les deux pays est fermée depuis 1993 à l'initiative d'Ankara. Les relations complexes entre les deux pays s'expliquent par une série de facteurs, notamment par le soutien d'Ankara à la position azerbaïdjanaise sur le conflit du Haut-Karabakh et par la réaction violente de la Turquie à la reconnaissance internationale du génocide arménien de 1915 dans l'Empire ottoman.
Les massacres d'Arméniens survenus dans l'Empire ottoman entre 1915 et 1917 ont fait plus de 1,5 million de morts selon les Arméniens, 300.000 à 500.000 selon la Turquie qui récuse la notion de génocide reconnue notamment par la France, le Canada et le Parlement européen.