MOSCOU, 17 septembre - RIA Novosti. Il est peu probable qu'un "marché" avec la Russie soit à l'origine de la décision du président américain Barack Obama de renoncer à l'ancien projet de défense antimissile en Europe au profit d'une "nouvelle approche", a déclaré jeudi Douglas Paal, expert au Carnegie Endowment for International Peace.
"Nous voudrions évidemment que la Russie adopte une attitude plus ferme face au programme nucléaire iranien. La Russie était très mécontente du déploiement envisagé d'éléments du bouclier antimissile en Pologne et Tchéquie, et je pense que l'on pourrait s'entendre sur un échange quelconque si Moscou, par exemple, soutient le durcissement des sanctions en cas d'échec des négociations avec Téhéran. Dans un tel cas, nous ne nous préoccuperions plus tellement de la menace nucléaire iranienne", a dit l'expert dans une interview à RIA Novosti.
Selon M.Paal, la coopération entre Moscou et Washington dans la mise en place d'un nouveau système de défense antimissile est tout à fait possible.
"Si, par exemple, la flotte américaine est déployé en Méditerranée et en mer Caspienne, alors que des radars se trouvent en Russie ou dans ses pays voisins pour s'opposer à la menace nucléaire si elle s'aggrave. Dans une proche perspective, nous devons nous préoccuper des missiles nucléaires, car l'unique raison du développement du programme balistique est la possibilité de créer des vecteurs d'armes de destruction massives (ADM). Si nous arrivons à régler le problème de la non-prolifération des ADM et obligeons l'Iran à renoncer à son programme nucléaire, le système de défense antimissile deviendra moins nécessaire", a conclu l'expert américain.
Sous les administrations des présidents Ronald Reagan et George Bush (père) de 1986-1993, Douglas Paal faisait partie du Conseil de sécurité nationale, travaillait au département d'Etat et comme analyste en chef de la CIA.
