OssétieSud: un journaliste géorgien demande l'asile politique à Tskhinvali (diplomatie)

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MOSCOU, 4 septembre - RIA Novosti. Le journaliste géorgien Levan Goudadze, auteur de critiques visant le régime du président Mikhaïl Saakachvili, a demandé jeudi pour lui-même et sa famille l'asile politique en Ossétie du Sud, a annoncé vendredi à RIA Novosti le ministre sud-ossète des Affaires étrangères, Mourat Djioiev.

"J'ai été averti que la famille du journaliste géorgien Levan Goudadze avait demandé jeudi l'asile politique en Ossétie du Sud. Les services compétents examinent actuellement cette requête", a précisé le ministre, avant d'ajouter que la famille était hébergée à Tskhinvali.

Le ministère de la Presse et des Communications de masse d'Ossétie du Sud a fait savoir que le journaliste géorgien Levan Goudadze avait décidé avec sa famille de quitter la Géorgie "en raison des menaces pesant sur son activité journalistique".

Selon le ministère, le jeudi 3 septembre, Levan Goudadze, accompagné de sa mère, de son épouse et de sa fille âgée de deux ans, a franchi la frontière séparant la Géorgie de l'Ossétie du Sud et a aussitôt demandé l'asile politique aux militaires sud-ossètes chargés de garder le point de passage frontalier près du village d'Artsev.

"Levan a géré à différentes époques à Tbilissi des sites informationnels Internet qui ont tous été fermés les uns après les autres par les autorités géorgiennes. Il a reçu des menaces par téléphone, par lettre, c'est pourquoi nous avons pris la décision de quitter le pays", a dit la mère du journaliste, Rosa Bitchikachvili, dont les propos sont cités par le ministère.

A l'époque de l'URSS, l'Ossétie du Sud avait le statut de région autonome au sein de la Géorgie. En 1991, elle a proclamé son indépendance envers Tbilissi après la suppression de son autonomie par le premier président géorgien Zviad Gamsakhourdia. Lors du premier référendum de janvier 1992, au lendemain de la disparition de l'URSS, l'Ossétie du Sud s'est massivement prononcée en faveur de son indépendance envers la Géorgie et de son rattachement ultérieur à la Russie. Tbilissi a perdu le contrôle du territoire sud-ossète en 1992 à la suite d'un conflit meurtrier. Depuis, Tskhinvali n'a cessé de revendiquer la reconnaissance de l'indépendance de l'Ossétie du Sud, cependant que Tbilissi continuait de la considérer comme une partie intégrante de la Géorgie, tout en lui proposant une large autonomie.

L'armée géorgienne est intervenue dans la nuit du 7 au 8 août 2008 en Ossétie du Sud. Elle a pilonné Tskhinvali, détruisant la ville et tuant 1.492 civils, selon les autorités sud-ossètes. La Russie a riposté par une opération militaire de grande envergure visant à imposer la paix à la Géorgie, que certains responsables politiques occidentaux ont qualifiée d'usage disproportionné de la force armée. A cet effet, elle a introduit dans la région 10.000 militaires et des centaines d'unités de matériel de guerre pour appuyer les 600 soldats de la paix qui s'y trouvaient déjà et protéger la population civile de l'Ossétie du Sud, dont une forte proportion possède la citoyenne russe . Après 5 jours de combats acharnés, les troupes russes ont délogé les militaires géorgiens de la région. Le 12 août, le président russe Dmitri Medvedev a annoncé la fin de l'opération et le 18 août Moscou a commencé le retrait de ses troupes vers les positions établies en 1999 par la Commission mixte de contrôle pour le règlement du conflit osséto-géorgien.

A la fin du mois d'août, la Russie a reconnu l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie. En riposte, Tbilissi a rompu les relations diplomatiques avec Moscou et proclamé territoires occupés les deux républiques transcaucasiennes.

 

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