A présent, le monopole russe du gaz accorde la priorité à Sakhaline dans les livraisons de gaz aux pays du sud-est asiatique. Toutefois, le ministère russe de l'Energie a l'intention d'inclure le gazoduc Altaï dans le schéma général de développement du secteur gazier du pays à l'horizon 2030. Quant au délai de réalisation de ce projet, le ministre de l'Energie Sergueï Chmatko estime qu'il dépendra directement du début de la mise en valeur du gisement Tchayandinski, soit 2016 au plus tôt.
Le prix du gaz pour la Chine dépendant directement de ce projet, cette variante a été rejetée par les Chinois, fait remarquer une source proche de la corporation. Un autre manager du monopole russe a confirmé que, depuis un an le projet Altaï est au point mort. Une autre source, proche des pourparlers avec les Chinois, a indiqué que le projet Altaï ne figurait pas aux pourparlers.
"Le monopole gazier préfèrera la construction accélérée d'une usine de GNL (gaz naturel liquéfié) à Yamal que dans l'Altaï, car la mise en valeur du gisement Zapoliarny dans la presqu'île s'effectue plus rapidement et l'Europe n'a pas besoin de volumes supplémentaires de gaz", indique l'analyste Maxime Chéïne de BrokerCreditService commentant la situation.
Selon une information informelle de Gazprom, Alexeï Miller prévoit d'effectuer un voyage de travail en Chine à la mi-septembre. "Au cours de la préparation de cette rencontre, les Chinois ont proposé un projet de construction d'une station de mesure du gaz en Transbaïkalie, en Sibérie orientale. En somme, ils sont revenus à l'idée des livraisons de gaz du gisement de Kovykta situé dans la région d'Irkoutsk. Mais le gisement d'Altaï ne peut transporter que du gaz de Sibérie occidentale, et il s'agit d'autres points de vente", a expliqué le manager de Gazprom.
Le partenaire de l'agence de conseil RusEnergy Mikhaïl Kroutikhine estime que deux obstacles se dressent devant le projet Altaï: tout d'abord, il est trop cher, raison pour laquelle les Chinois ne sont pas prêts à payer, d'autre part, le plateau d'Oukok par lequel doit passer le tube est un lieu sacré pour les habitants locaux et une zone de Baïkal, c'est-à-dire une réserve nationale.
Mikhaïl sait le projet est gelé. "D'ailleurs, il ne faut jamais dire jamais, précise-t-il. On voit que, malgré le manque de bien-fondé économique, la construction des pipelines Odessa-Brody, en Ukraine, et BTS-2, en Russie, ainsi que celle du gazoduc Vladivostok-Khabarovsk se poursuit".
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