MOSCOU, 25 août - RIA Novosti. La conclusion du traité de non-agression entre l'URSS et l'Allemagne nazie a été une démarche forcée pour les dirigeants soviétiques à la veille de la Seconde guerre mondiale, estime Konstantin Provalov, directeur du département des documents historiques du ministère russe des Affaires étrangères.
Le traité de non-agression entre l'URSS et l'Allemagne, plus connu comme le pacte Molotov-Ribbentrop, a été signé le 23 août 1939. Le document était accompagné d'un protocole additionnel secret qui délimitait les sphères d'influence soviétique et allemande en Europe de l'Est. Le traité a été ratifié par le Soviet suprême de l'URSS une semaine après sa signature, l'existence du protocole secret ayant été cachée aux députés. Au lendemain de la ratification, le 1er septembre 1939, l'Allemagne nazie a agressé la Pologne.
"On ne doit pas isoler les événements historiques du contexte politique dans lequel ils s'opéraient. La Pologne a conclu elle aussi de nombreux accords avec les Allemands [...] Dans ces conditions, les dirigeants soviétiques ont suivi leur propre voie visant à défendre les intérêts nationaux du pays. Il s'agissait d'un processus diplomatique normal", a déclaré mardi M. Provalov lors d'une table ronde organisée par RIA Novosti.
De leur côté, la Grande-Bretagne et la France cherchaient à provoquer une confrontation entre l'Allemagne et l'URSS, a-t-il ajouté.
"Telles sont les circonstances qui ont contraint Staline à choisir cette voie. En signant le pacte, l'URSS a gagné deux ans de paix", a affirmé l'expert.
Il a rappelé que le pacte de non-agression et les protocoles secrets y afférents étaient une conséquence logique des accords de Munich et du système des relations internationales défini par le traité de Versailles de 1919.