« TAMBOURIN, TAMBOUR » A ÉBLOUI LOCARNO

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Le long-m « Tambourin, tambour » du jeune réalisateur russe Aleksei Mizguirev a ébloui Locarno. Il a reçu le prix spécial du jury et le « Léopard d’or » pour la meilleure mise en scène du Festival international qui se déroule en Suisse.

Le long-métrage « Tambourin, tambour » du jeune réalisateur russe Aleksei Mizguirev a ébloui Locarno. Il a reçu le prix spécial du jury et le « Léopard d’or » pour la meilleure mise en scène du Festival international qui se déroule en Suisse.

Le titre du filme est symbolique : « Tambourin, tambour » est un exercice de respiration. La principale héroïne dit à son père : « Si tu as mal, répète « tam-bou-rin – tam-bour »… Le sens du film y réside: combien il est difficile parfois à l’homme de respirer et d’enlever la douleur »

Le sujet en est assez morose. L’action se déroule en province russe. Katia, la responsable de la bibliothèque locale, qui arrive à peine à joindre les deux bouts vend à la gare les livres volés. Le départ de son bien-aimé chez une amie à elle la rend désespérée. Tout finit dans le sang…

« C’est une histoire contemporaine, une histoire sur la volonté humaine et sur les tréfonds de sa personnalité, créée dans les traditions d’un drame russe. Mais au lieu d’être un drame social, il est un drame existentiel », affirme le réalisateur Aleksei Mizguirev, 35 ans.

"Il m’a semblé qu’il faut chercher, non pas des caractéristiques sociales quelconques, mais les tréfonds de l’âme humain, ses possibilités, voire de quoi l’homme est capable, sans le savoir  lui-même. C’est le protagoniste, la bibliothécaire, qui nous les révèle… Il parait qu’elle est une bonne personne, mais les actes qu’elle commet sont affreux. Finalement ce n’est pas la situation de sa vie, ni le fait qu’on ne lui paie pas son salaire. Une telle réponse sociale serait trop superficielle pour moi. J’ai voulu trouver une réponse à ma question : que se passe-t-il même pas au fond du caractère mais de la personnalité?"

Natalia Negoda, comédienne populaire qui était longtemps absente de l’écran, interprète le rôle de la bibliothécaire Katia, femme seule dans la quarantaine. Les cinéphiles russes la connaissent par le film « La petite Vera » qui a fait exploser la société dans les années de la perestroïka.  Le film « Retour en URSS » où elle a joué ensemble avec Roman Polanski, comédien, réalisateur et scénariste connu, la rendue populaire en Occident.

Aleksei Mizgarev souligne que son film passera à l’écran avant la fin 2009 et il vise avant tout l’auditoire russe. Les critiques estiment toutefois que cette histoire est suffisamment universelle, européenne, un drame psychologique minimaliste. Au point que « Tambourin, tambour » est comparé à la célèbre « Pianiste » de Michael Haneke.

Notons que le festival de Locarno, fondé en 1946,  est aussi prestigieux que ceux de Cannes, de Berlin et de Venise. Un film russe a reçu la dernière fois il y a 10 ans le prix du festival de Locarno qui fait connaître au monde des noms et des tendances du cinéma universel.

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