Washington envisage de déployer en Europe des éléments de son bouclier antimissile pour parer à d'éventuelles attaques venant d'Iran ou de Corée du Nord. Il compte ainsi installer un radar en République tchèque et dix missiles intercepteurs en Pologne. Moscou, se sentant menacé, a exprimé à plusieurs reprises son hostilité envers ce projet malgré les tentatives américaines visant à rassurer la Russie. Le président russe Dmitri Medvedev n'a même pas exclu le déploiement de missiles Iskander à Kaliningrad, aux frontières de la Pologne.
Le nouveau président américain Barack Obama a indiqué qu'il soutiendrait le projet développé par l'administration de son prédécesseur George W. Bush s'il s'avérait "technologiquement adapté" et "financièrement supportable
Début mars dernier, la presse américaine a rapporté que M.Obama avait envoyé une lettre secrète au président russe Dmitri Medvedev dans laquelle il se disait prêt à renoncer au déploiement de l'ABM en Europe en échange de l'aide de la Russie dans le règlement du problème nucléaire iranien.
Lundi dernier, les leaders russe et américain ont adopté à Moscou une déclaration conjointe sur le problème de l'ABM. Ce document stipule notamment que les experts des deux pays procèderont en commun à l'évaluation des menaces et prépareront des recommandations appropriées. Il s'agit aussi de relancer le dialogue en vue de créer un Centre d'échange de données, appelé à servir de base pour le régime multilatéral d'échange de notifications sur les tirs de missiles.