Nucléaire: une réduction des armements profiterait économiquement à la Russie (Vedomosti)

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MOSCOU, 30 juin - RIA Novosti. La commission Global Zero a publié hier un projet de réduction très importante, voire même d'élimination complète des arsenaux nucléaires de la planète, rapporte ce mardi le quotidien Vedomosti.

La publication de ce document est à mettre en relation avec les négociations que les présidents russe et américain, Dmitri Medvedev et Barack Obama, doivent engager concernant un nouveau traité sur les armements stratégiques offensifs. Le budget russe ne sera à même de supporter qu'un programme nucléaire réduit, estiment les experts.

Créé en décembre 2008, Global Zero réunit des hommes politiques et des militaires russes, américains, chinois, indiens, français, britanniques et pakistanais.

Selon Global Zero, la Russie et les Etats-Unis doivent réduire encore plus fortement le nombre de leurs ogives, et lancer ensuite des négociations multilatérales dans le but de supprimer les arsenaux de tous les pays nucléaires - les cinq membres du Conseil de sécurité de l'ONU, l'Inde, le Pakistan et Israël.

Le traité START-1 a fixé des plafonds de l'ordre de 5.000 charges pour la Russie et les Etats-Unis. Selon les données existantes, au 1er janvier 2009, les Etats-Unis possédaient, d'après les règles de START-1, 1.098 vecteurs et 5.576 charges, et la Russie 814 vecteurs et 3.909 charges. La Grande-Bretagne, la France et la Chine disposent à elles trois de plus d'un millier de charges sur des vecteurs stratégiques.

On aurait pu prendre au sérieux l'initiative de désarmement nucléaire universel avant les bombardements américains de la Yougoslavie et l'invasion des troupes de Washington en Irak. Mais il est devenu clair, après, que seule l'arme nucléaire était en mesure de dissuader les Etats-Unis, affirme Rouslan Poukhov, membre du conseil social auprès du ministère russe de la Défense.

Pour ce qui est du groupe des cinq pays nucléaires (Russie, Etats-Unis, Chine, France, Royaume Uni), seul Londres a annoncé sa volonté de réduire les arsenaux, alors que Pékin renforce actuellement son potentiel nucléaire, explique Anton Khlopkov, directeur du Centre d'énergie et de sécurité. Cela signifie qu'il n'y aura aucune réduction venant de l'Inde ni, par conséquent, du Pakistan, ajoute-t-il.

Il serait économiquement avantageux pour la Russie que l'on convienne d'une réduction des potentiels nucléaires, souligne M. Khlopkov. Le plafonnement du nouvel accord à 1.500 charges proposé par Moscou correspond exactement au poids que le budget militaire russe est capable de supporter. Une réduction plus substantielle nécessiterait une hausse très significative des dépenses, estime Mikhaïl Barabanov, expert du Centre d'analyse des stratégies et des technologies.

L'industrie nucléaire et de missiles de la Russie et des Etats-Unis acceptera le seuil de 1.500 charges avec soulagement, indique une source au sein du ministère russe de la Défense: le manque d'investissements et la perte de spécialistes consécutifs à la fin de la guerre froide ont rendu très compliquée la maintenance d'un nombre de charges plus important.

Ce texte tiré de la presse russe n'engage pas la responsabilité de RIA Novosti.

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