"Ces derniers temps, la situation s'est malheureusement détériorée. Il n'y pas longtemps, le président Iouchtchenko a déclaré que la procédure actuelle de remboursement (par l'Ukraine des importations de gaz) était inadmissible, voire illicite", a déclaré M.Poutine s'entretenant avec son homologue ukrainienne Ioulia Timochenko dans le cadre d'une rencontre des chefs de gouvernement de la CEI à Astana (Kazakhstan).
Dans un entretien accordé à un journal d'affaires ukrainien à la mi-mai, M.Iouchtchenko avait exprimé son inquiétude face à l'état financier de la compagnie publique Naftogaz, importateur de gaz en Ukraine, expliquant la situation par le caractère désavantageux des accords russo-ukrainiens datant de janvier 2009. Le président a notamment supposé que l'incapacité de Naftogaz de rembourser le gaz consommé pourrait l'amener à sacrifier ses actifs, dont le système de transport et de transit de gaz, promettant toutefois de faire jouer ses prérogatives constitutionnelles pour éluder cette menace.
Le 1er janvier 2009, Moscou a suspendu les livraisons de gaz à l'Ukraine mais pas à l'Europe, en raison d'arriérés de paiement et à défaut de contrat pour l'année en cours. Le 7 janvier, accusant l'ukrainien Naftogaz de se livrer à des siphonages du gaz destiné aux consommateurs européens, Gazprom a complètement fermé les vannes, suspendant ainsi le transit de son gaz via l'Ukraine.
Les fournitures ont repris le 20 janvier, au lendemain de la signature de nouveaux contrats russo-ukrainiens pour la livraison et le transit de gaz, mettant fin à la plus grave crise gazière qu'ait connu l'Europe.