C'est en ces termes que M.Chamba a commenté par téléphone la proposition de Moscou de suspendre les consultations sur la sécurité en Transcaucasie qui se sont ouvertes lundi à Genève, avant le retour à la table de négociations de la délégation abkhaze.
Samedi, la délégation de Soukhoum a subordonné sa participation au 5e tour des consultations à la manière dont l'ONU traite le statut de la république dans son rapport sur la situation ans la région. La délégation abkhaze ne l'a pas jusqu'à présent reçu. Soukhoum juge de ce fait impossible sa présence à Genève. Lundi, la délégation sud-ossète a également quitté les consultations.
"Nous n'avons pas besoin de rapport de l'ONU tel quel. Nous avons besoin de la position de cette organisation. Si celle-ci est neutre, nous coopérerons avec elle et avec tous ceux qui participent aux consultations. Sinon ce processus sera suspendu", a noté le ministre abkhaz.
"On ne demande qu'une chose aux intermédiaires européens, à savoir être objectifs", a indiqué M.Chamba.
"Cette objectivité réside dans le fait qu'ils ne peuvent affirmer que l'Abkhazie fait partie de la Géorgie. Il y a à ce jour deux membres de l'ONU qui ont reconnu l'indépendance de l'Abkhazie. Pour cette raison, le Secrétaire général ne peut affirmer que l'Abkhazie fait partie de la Géorgie. Nous n'exigeons pas qu'ils reconnaissent l'Abkhazie. Nous voulons qu'ils soient équidistants. Il faut être neutres", a-t-il ajouté.
Les trois premiers rounds de consultations, à l'automne 2008, avec la participation des représentants de l'UE, de l'OSCE, de l'ONU, de la Russie, des Etats-Unis, de la Géorgie, de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud, n'ont pas apporté de résultat. Le quatrième, qui s'est tenu les 17-18 février, a été le plus productif: les négociateurs ont réussi à concerter un document contenant les propositions sur les mécanismes de prévention des incidents en Géorgie, Abkhazie et Ossétie du Sud.
La mission d'observation de l'UE en Géorgie a été déployée le 1er octobre 2008.