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Le journal « Vedomosti » a fait paraitre un article intitulé « Manœuvres dangereuses », consacré aux exercices de l’OTAN en Géorgie qui commencent demain.

Le journal « Vedomosti » a fait paraitre un article intitulé « Manœuvres dangereuses », consacré aux exercices de l’OTAN en Géorgie qui commencent demain. Ils comprendront deux phases : la première, concernant les Etats major, et engageant près de 65O hommes, tend à mettre au point la compatibilité opérationnelle entre l’OTAN et ses partenaires. La deuxième, qui engagera jusqu’à 45O militaires, est consacrée aux exercices visant à repousser les attaques des terroristes. Les manouvres auront lieu sur la base de Viziani, à 2O km de Tbilissi
La deuxième phase prévoit l’utilisation d’armes légères, de véhicules blindés et d’hélicoptères, a déclaré l’ancien officier de l’Etat major des forces armées de Russie Igor Korotchenko, membre du Conseil social auprès du Ministère de la Défense. Mais c’est plutôt la première phase qui préoccupe la Russie : la mise au point de la compatibilité opérationnelle. Il s’agit donc de roder les opérations de l’armée géorgienne au sein des forces coalisées de l’OTAN contre les Forces armées russes, pense Korotchenko. Le fait même de ces exercices montre que l’OTAN est prête à faire part à la Géorgie des informations, qui pourraient être utilisées contre la Russie.
La Russie a réagi calmement aux manœuvres de l’année dernière en Arménie, ayant engagé 11OO militaires de 21 pays, note le journal. Quant aux exercices en Géorgie, le président Medvedev les a qualifiés de provocation, notant qu’on n’organise pas de manœuvres sur un territoire qui était dernièrement en guerre.
On croyait initialement que les manœuvres atlantiques engageront 19 membres de l’Alliance et ses partenaires, mais 5 pays se sont désistés. La Lettonie et l’Estonie ont invoqué l’insuffisance du personnel, le Kazakhstan, la Moldavie et la Serbie ont décidé d’y renoncer après leurs consultations avec la Russie, a déclaré hier l’ambassadeur russe auprès de l’OTAN Dmitri Rogozine : ces pays, a-t-il dit, ont entendu notre réaction et pesé le sens et la valeur des rapports avec la Russie ». Mais il serait prématuré, d’après lui, de clore cette liste : un membre du service de presse de l’OTAN a déclaré au journal « Vedomosti que les avis officiels à ce sujet ne sont parvenus avant hier que de deux pays.
La Douma d’Etat s’est déclarée perplexe au mois d’avril au sujet de la participation de l’Azerbaïdjan et surtout de l’Arménie, qui font partie de l’Organisation du Traité de sécurité collective. Pour le moment, ni Erevan, ni Bakou n’ont renoncé à ces manœuvres. « Leur désir d’y prendre part malgré le mécontentement de Moscou s’inscrit dans leur politique à vecteurs multiples, qui ne me semble pas très clairvoyante », estime le vice président du Centre de technologies politiques Serguei Mikheev.
Vu l’aggravation de la situation en Géorgie, les contingents russes en Abkhazie et en Ossétie du Sud ont redoublé de vigilance et organisé également plusieurs exercices de moindre importance, a déclaré un officier de la région militaire du Caucase du Nord. D’après lui, ils ont mobilisé moins de 1O OOO hommes, chiffre invoqué par Tbilissi.

FINALEMENT IL NE S’AGIT PAS DE LA GEORGIE…..

Les manœuvres de l’OTAN en Géorgie sont vues différemment par le docteur en histoire Victor Kremenniouk, directeur adjoint de l’Institut des Etats Unis et du Canada :
Que l’OTAN essaie d’accorder un soutien démonstratif à Saakachvili est un élément de stabilisation au Caucase après le conflit autour de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie. Cet homme a subi une véritable défaire militaire, et les actions massives de l’opposition provoquent sa nervosité. Je ne suis pas partisan de la formule : plus ça va mal pour notre ennemi et mieux c’est pour nous. Le chaos en Géorgie et l’effondrement de son régime en l’absence de successeur peuvent avoir des suites néfastes. C’est alors que quelqu’un en Occident, par exemple la Turquie, pourront intervenir sous prétexte de rétablir l’ordre. Ce qui nous mettra dans une situation extrêmement difficile. La Russie a besoin d’un régime amical en Géorgie, capable de négocier, d’établir un dialogue. Si l’OTAN parvient à générer un processus politique normal dans cette république, susceptible de conduire à des élections nouvelles, au changement de l’administration – tant mieux. Mais faut-il lui accorder le soutien sous forme d’exercices conjoints qui énervent évidemment la Russie ? Notre position officielle a été exposée à ce sujet par le président Medvedev, qui a qualifié ces manœuvres de provocation. Bien qu’il soit clair que même si toute l’Alliance atlantique s’unit aux manœuvres autour de la Géorgie , cela ne changera pas le rapport des forces militaires au Caucase… Tout au moins à court terme…. Mais les éléments de la confrontation seront plus visibles, et c’est aujourd’hui, quand le président américain tend à la Russie pour ainsi dire « un rameau d’olivier » et parle de la nécessité d’établir un partenariat stratégique. Donc ce n’est pas de la Géorgie qu’il s’agit finalement dans le contexte des futures manœuvres. Il s’agit des rapports entre la Russie et l’OTAN, entre la Russie et les Etats-Unis face aux menaces nouvelles. Et cette tâche est plus complexe que les exercices locaux de l’Alliance.

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