L’OTAN A 60 ANS : « UN MARTEAU QUI CHERCHE LES CLOUS ».

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Le caractère fastueux des cérémonies officielles du sommet anniversaire de l’Otan qui s’est déroulé à Strasbourg, France, et à Bade, Allemagne, a fini par éclipser sa partie du travail.

Le caractère fastueux des cérémonies officielles du sommet anniversaire de l’Otan qui s’est déroulé à Strasbourg, France, et à Bade, Allemagne, a fini par éclipser sa partie du travail. En principe, les résolutions qui avaient été incluses à l’ordre du jour, ont été adoptées. Encore que des discussions exhaustives aient manqué. Elles ont été remises « à plus tard ». Voici le commentaire d’Oleg Severguine

En ce qui concerne les discussions, celle de la candidature du nouveau secrétaire général a fait exception parce que le mandat de Jaap de Hoop Scheffer, son secrétaire général actuel, expire le 31 juillet. Les participants au sommet sont convenus de la candidature d’Anders Fogh Rasmussen, premier ministre danois. La Turquie s’y est opposée parce que Rasmussen avait refusé, à l’époque, de prendre des mesures contre les auteurs des caricatures du prophète Mohamed qui ont provoqué un scandale. Elle a fini par céder à l’issue des débats dramatiques auxquels le président américain B. Obama a activement participé. Selon les experts, la candidature du nouveau secrétaire général a été la plus plébiscitée dans la presse.
Les relations avec la Russie ont occupé l’une des premières places au sommet. Il est dit dans le document final que la Russie revêt pour l’alliance une importance particulière en tant que partenaire et voisine. Les participants ont proposé que le conseil Russie-Otan reprenne son travail avant la fin de l’été. Par ailleurs, l’alliance a appelé Moscou à renoncer à la reconnaissance de l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud. En outre, la nouvelle stratégie américaine en Afghanistan qui prévoit, en plus d’y expédier des forces supplémentaires, d’activer les efforts en vue d’édifier un Etat afghan autonome. Les participants sont convenus d’élaborer un nouveau concept stratégique du bloc.
Il n’est pas étonnant, du reste, que les ententes ci-mentionnées n’aient pas provoqué une vive réaction de la presse du monde. L’Alliance a reproduit, en la personne des participants au sommet, les positions connues sur les questions incluses à l’ordre du jour. Moscou s’est dite satisfaite de la volonté exprimée officiellement par l’Otan de rétablir pleinement le partenariat aussi bien que du changement de certains accents dans la stratégie afghane. Toutefois, il n’y a pas eu de « percée » tant attendue par les analystes, particulièrement dans la définition de la future stratégie du bloc.
Comme l’a noté, lors de sa récente interview à la «Rossiyskaya gazeta », l’ex-ministre français des affaires étrangères Roland Dumas, si l’on regarde l’alliance comme par le passé, son existence n’a aucun sens. L’hebdomadaire allemand « Die Zeit » a comparé l’Otan avec le marteau qui « cherche les clous ». Sa conclusion est curieuse : « Tandis que les présidents des Etats-Unis viennent dîner et les leaders européens se disputent le droit de l’organiser, l’Otan vivra ». Selon « Die Welt », B. Obama et la chancelière allemande Angela Merkel se sont mis d’accord de s’adresser par les prénoms. Un participant a finalement entendu qu’Obama tâchait de prononcer le prénom d’Angela comme cela se fait en allemand et non pas en anglais. C’est soi disant à propos.

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