La décision récente des autorités françaises sur le retour de la France dans les structures militaires de l’OTAN, surtout, sur fond de futures solennités à l’occasion du 60e anniversaire de l’alliance, suscite beaucoup de questions. Une d’elles, c’est : les relations entre l’OTAN et la Russie, seront-elles plus confortables pour notre pays ? Le correspondant de la Voix de la Russie Igor Yazon l’a demandé à Dmitri Rogozine, ambassadeur de Russie auprès de l’OTAN, lors d’une conférence de presse dans le bureau central d’ITAR-TASS à Moscou.
J’ignore la réponse à cette question, a dit Dmitri Rogozine. Je vous le dis en toute sincérité. Nous avons essayé d’analyser ce que cela pourrait donner. Personne, même le président français Nicolas Sarkozy ne le sait. Je veux rappeler que pendant sa campagne électorale, il prônait le retour de la France dans la structure militaire de l’OTAN afin de renforcer l’influence du pays sur la prise des décisions par l’alliance. D’autre part, c’était pour obtenir une percée dans la politique européenne de sécurité et de défense élaborée au sein de l’Union Européenne. La présidence française à l’UE n’a pas été marquée par une prise de décisions importantes dans le cadre de sécurité européenne et de défense. Donc, la France est revenue à l’OTAN. Il me semble que cette décision a une valeur plutôt symbolique que politique. La France fait revenir plus de 900 officiers dans les structures du commandement militaire de l’alliance. Il faut qu’ils soient formés pour y travailler, et ce n’est pas simple. Au sein de l’OTAN, tous ne sont pas ravis à cause du retour de la France. Chaque organisation militaire n’est pas une simple union des états. Lorsque 900 personnes arrivent d’un coup dans une organisation, surtout pendant la crise financière, où l’on penserait plutôt à la réduction qu’à l’augmentation des effectifs, il faudra trouver de la place pour les nouveaux-venus. La France obtient le troisième poste dans la hiérarchie de l’alliance – celui du chef d’état-major pour la transformation de l’OTAN à Norfolk, Etats-Unis. Pour la première fois en 60 ans, un Français occupera un poste aussi élevé. Vous voulez savoir ce que cela signifiera pour la Russie ? La liberté de pensée, la capacité de prendre des décisions indépendantes de la pression Washington, ont toujours été typiques pour la France. Citons un exemple : la position française au sujet de l’intervention militaire des forces coalisées, les Etats-Unis à leur tête, en Irak ou l’agression récente de Géorgie contre l’Ossétie du sud. Paris a fait preuve d’un esprit plus constructif que Washington ou certaines autres capitales occidentales. Les Français, sauront-ils garder leur liberté de pensée face à une discipline rigide au sein de l’alliance contrôlée par Washington ? Il existe deux possibilités : la première, c’est que les Français garderont leur autonomie et bloqueront les décisions qui leur paraissent inadmissibles. La deuxième, c’est qu’ils suivront cette discipline et accepteront le dictat de Washington, augmenté aujourd’hui grâce au nouveau président Barak Obama, beaucoup plus populaire que son prédécesseur. C’est tout ce que l’on peut dire pour le moment, à Moscou comme à Paris. Qui vivra-verra, a dit Dmitri Rogozine en guise de conclusion.
Vous avez écouté l’avis de Dmitri Rogozine, ambassadeur de Russie auprès de l’OTAN, sur les suites du retour de la France dans les structures militaires de l’OTAN. Nous vous rappelons que vous pouvez suivre les émissions de la Voix de la Russie sur son site web www.ruvr.ru
J’ignore la réponse à cette question, a dit Dmitri Rogozine. Je vous le dis en toute sincérité. Nous avons essayé d’analyser ce que cela pourrait donner. Personne, même le président français Nicolas Sarkozy ne le sait. Je veux rappeler que pendant sa campagne électorale, il prônait le retour de la France dans la structure militaire de l’OTAN afin de renforcer l’influence du pays sur la prise des décisions par l’alliance. D’autre part, c’était pour obtenir une percée dans la politique européenne de sécurité et de défense élaborée au sein de l’Union Européenne. La présidence française à l’UE n’a pas été marquée par une prise de décisions importantes dans le cadre de sécurité européenne et de défense. Donc, la France est revenue à l’OTAN. Il me semble que cette décision a une valeur plutôt symbolique que politique. La France fait revenir plus de 900 officiers dans les structures du commandement militaire de l’alliance. Il faut qu’ils soient formés pour y travailler, et ce n’est pas simple. Au sein de l’OTAN, tous ne sont pas ravis à cause du retour de la France. Chaque organisation militaire n’est pas une simple union des états. Lorsque 900 personnes arrivent d’un coup dans une organisation, surtout pendant la crise financière, où l’on penserait plutôt à la réduction qu’à l’augmentation des effectifs, il faudra trouver de la place pour les nouveaux-venus. La France obtient le troisième poste dans la hiérarchie de l’alliance – celui du chef d’état-major pour la transformation de l’OTAN à Norfolk, Etats-Unis. Pour la première fois en 60 ans, un Français occupera un poste aussi élevé. Vous voulez savoir ce que cela signifiera pour la Russie ? La liberté de pensée, la capacité de prendre des décisions indépendantes de la pression Washington, ont toujours été typiques pour la France. Citons un exemple : la position française au sujet de l’intervention militaire des forces coalisées, les Etats-Unis à leur tête, en Irak ou l’agression récente de Géorgie contre l’Ossétie du sud. Paris a fait preuve d’un esprit plus constructif que Washington ou certaines autres capitales occidentales. Les Français, sauront-ils garder leur liberté de pensée face à une discipline rigide au sein de l’alliance contrôlée par Washington ? Il existe deux possibilités : la première, c’est que les Français garderont leur autonomie et bloqueront les décisions qui leur paraissent inadmissibles. La deuxième, c’est qu’ils suivront cette discipline et accepteront le dictat de Washington, augmenté aujourd’hui grâce au nouveau président Barak Obama, beaucoup plus populaire que son prédécesseur. C’est tout ce que l’on peut dire pour le moment, à Moscou comme à Paris. Qui vivra-verra, a dit Dmitri Rogozine en guise de conclusion.
Vous avez écouté l’avis de Dmitri Rogozine, ambassadeur de Russie auprès de l’OTAN, sur les suites du retour de la France dans les structures militaires de l’OTAN. Nous vous rappelons que vous pouvez suivre les émissions de la Voix de la Russie sur son site web www.ruvr.ru
