Revue de la presse russe du 17 mars

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MOSCOU, RIA Novosti

Vedomosti / Gazeta.ru / Kommersant

Crise financière: Moscou veut renforcer son rôle dans la politique financière internationale

Le site du président russe kremlin.ru a publié des propos préparés pour le futur sommet du G20 qui se déroulera le 2 avril à Londres, lit-on mardi dans les quotidiens Vedomosti, Gazeta.ru et Kommersant.

Selon le document, Moscou a manifestement envie de s'emparer du rôle de leader et de représentant des pays émergents au cours de la discussion sur l'avenir de l'économie mondiale.

En bons psychologues, les auteurs du texte russe ont très bien reflété les vexations et les espoirs du monde en développement. Ayant encore une fois fait retomber la responsabilité du bouleversement économique actuel sur les pays développés et les institutions financières internationales, la Russie a proposé de renoncer au système financier unipolaire à l'aide d'un nouveau schéma fondé sur l'interaction de plusieurs grands centres régionaux.

"On voit très bien que ces mesures visent à continuer l'intégration de la Russie dans la communauté financière mondiale", fait remarquer l'analyste de la société Aton, Roman Paplinov. Elles sont également destinées à réduire la volatilité des marchés des changes et des matières premières, ce qui est avantageux pour tous les pays orientés vers les exportations.

Pourtant, l'idée russe de la création de plusieurs centres financiers internationaux "ne fait que sourire", indique l'analyste en chef de la société d'investissements Metropol, Mark Roubinchtein: "Les centres financiers sont une dérivée de l'activité financière". Il ne suffit donc pas d'accrocher tout simplement une enseigne "Ici se trouve un centre financier".

Les propos publiés devraient être une partie de l'intervention du président Dmitri Medvedev au sommet du G20. Moscou semble cependant ne pas trop compter sur le succès de ses projets. Des sources proches de l'administration présidentielle ont expliqué hier que l'idée d'organiser après le sommet de Londres une "conférence internationale" visant à définir "le nouvel ordre financier mondial", prévoyait que cette réunion se déroulerait à Moscou. Le succès de la conférence exige toutefois que l'initiative russe de modifier le système financier international ne soit pas soutenue que par les représentants de la Russie.

Le chef du comité de la Douma (chambre basse du parlement russe) pour la politique économique, Evgueni Fedorov a défini hier le sens des propositions de Moscou comme l'ensemble de mesures destinées à lutter contre le "monopole financier des Etats-Unis", qu'il fallait "refouler immédiatement". Cette thèse a été développée dans la politique internationale dans les années 2004-2009 tout d'abord par les autorités de l'Iran et du Venezuela, qui ne sont toujours pas membres du G20 et du Forum de stabilité financière.

Nezavissimaïa gazeta

Gazprom livrera du gaz turkmène en Iran

Gazprom pourrait devenir un grand exportateur de gaz turkmène non seulement sur le marché européen, mais aussi sur le marché iranien, lit-on mardi dans le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Les experts estiment que le monopole russe est en mesure de renforcer ses positions dans les pays du golfe Persique, mais aura du mal à ébranler la parité des relations gazières entre Moscou et Achkhabad.

Le ministre russe de l'Energie Sergueï Chmatko et le ministre iranien du Pétrole Gholam Hossein Nozari ont signe un mémorandum sur la compréhension mutuelle dans le domaine du pétrole et du gaz, qui prévoit la possibilité de livraisons swap par Gazprom de gaz turkmène au nord de l'Iran en échange de la livraison d'hydrocarbures iraniens dans les pays du golfe Persique.

Le chef du département Due Diligence de la compagnie 2K Audit - Delovye konsoultatsiï, Alexandre Chtok estime qu'il est prématuré de parler des avantages de l'accord. "D'une part, Gazprom a trouvé de nouveaux débouchés dans le cadre de la chute de la consommation en Europe. D'autre part, il ne recevra pas d'argent frais pour le gaz vendu: l'Iran réglera la note sous forme d'hydrocarbures que le holding russe sera obligé de revendre", fait-il remarquer. "Ce règlement par compensation est manifestement avantageux pour l'Iran dans les conditions actuelles, d'autant plus que livraisons russes permettront à Téhéran d'alimenter en gaz ses régions du nord, qui ont connu dans le passé des ruptures d'approvisionnement".

Si Achkhabad considère l'accord russo-iranien comme désavantageux pour lui, il aura, selon les experts, assez de moyens pour influer sur Moscou. "La Russie n'a aucune raison de détériorer ses relations avec le Turkménistan, compte tenu de la lente progression du projet caspien, qui a besoin de gaz turkmène pour remplir le tube", explique M. Chtok. "Dans le cas de conflit ouvert avec Moscou, Achkhabad pourrait renoncer aux ententes en matière de livraison de gaz, d'autant plus que le Turkménistan a assez d'autres clients potentiels".

Pourtant, Gazprom possède lui-aussi des atouts, car le Turkménistan dépend actuellement des achats russes, indique Olga Lazareva, directrice adjointe de la compagnie juridique Iakovlev et associés. Le gaz turkmène ne possède tout simplement pas d'autres voies en Europe. Qui plus est, les conditions de rachat par le monopole russe sont très avantageuses, c'est pourquoi Achkhabad ne pourra pas y renoncer pour encore très longtemps.

Vedomosti

Russie - Israël: vers un partenariat stratégique?

Les leaders du parti de centre-droit Likoud et du parti Israel Beytenou (Notre maison Israël), qui représente les israélites russophones, ont signé hier un accord de coalition, lit-on mardi dans le quotidien Vedomosti.

Selon le député du Likoud Zeev Elkin, le document contient un point concernant les relations avec la Russie: l'Israël avancera l'initiative de créer une commission conjointe pour le dialogue stratégique avec la Russie.

Un tel format de coopération n'existe actuellement qu'entre l'Israël et les Etats-Unis: les ministres des deux pays discutent les questions de géopolitique et de sécurité stratégique. Il s'agit du signe de relations de partenariat particulières: la commission est d'habitude présidé par le ministre des Affaires étrangères ou un des ministres possédant une grande expérience militaire, ce qui est important du point de vue de la coopération militaire.

"Israël a suffisamment de choses à proposer à la Russie dans ce domaine: de l'avionique pour les chasseurs aux drones", souligne Avigdor Lieberman, leader d'Israel Beytenou.

Selon une source au ministère russe de la Défense, les parties discutent actuellement l'achat à l'Israël pour la somme de 10-15 millions de dollars de deux groupes de drones Searcher qui devraient être étudiés par l'armée russe. Le constructeur en chef de la compagnie Novik-XXI vek (spécialisée dans la conception de drones), Nikolaï Tchistiakov estime que ces appareils pourraient être très utiles pour les opérations policières dans le Caucase du Nord, alors que les forces armées russes ont besoin d'un matériel d'un autre type. L'industrie russe est tout à fait capable d'assembler ces drones, mais ils sont trop peu couteux, ce qui diminue le volume de la commission et les rend donc désavantageux pour le client, explique M. Tchistiakov.

Selon le rédacteur du site Uav.ru, consacré aux avions sans pilote, Denis Fedoutdinov, l'Israël ne vendra pas ses drones les plus modernes à la Russie: les Etats-Unis s'y opposeront certainement.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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