Revue de la presse russe du 16 mars

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MOSCOU, RIA Novosti

Nezavissimaïa gazeta

Russie-OPEP: l'adhésion au cartel n'apportera aucun profit réel à Moscou

Moscou pourrait examiner la question de l'adhésion à l'OPEP si "toutes les ententes sont respectées, a déclaré hier le vice-premier ministre russe Igor Setchine au cours d'une conférence du cartel à Vienne, lit-on lundi dans le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Les experts doutent cependant de la nécessité d'une telle démarche et de la volonté de Moscou de l'accomplir.

Les déclarations des dirigeants russes paraissent pour le moins équivoques, indiquent les analystes. "Les exportations sont en hausse: de 2,7%, selon une source, ou de plus de 3%, selon une autre", a affirmé un expert sous couvert d'anonymat. "La Russie a augmenté sa recette, mais a en même temps abaissé le prix de son pétrole Urals de 4-5%. Cela ne correspond manifestement pas aux déclarations sur la coordination des actions, d'autant plus que la politique des autorités s'oppose parfois directement à la volonté d'arrêter la chute des prix".

L'analyste en chef de la société d'investissements Financial Bridge, Dmitri Alexandrov estime que l'adhésion à l'OPEP n'est pas particulièrement avantageuse pour la Russie. "Il est possible de retirer un maximum de profit sans faire partie de l'organisation", explique-t-il.

L'adhésion à l'OPEP forcerait la Russie à respecter des quotas définis d'extraction et d'exportation, ce qui se soldera par de nouvelles accusations occidentales selon lesquelles la Russie chercherait à étouffer l'économie mondiale en utilisant sa participation au cartel. "Du point de vue de la formation des prix, des négociations bilatérales avec l'Iran, le Venezuela, l'Algérie, la Lybie et même le Qatar pourraient être beaucoup plus efficaces", souligne M. Alexandrov.

L'analyste de la société d'investissements Zerich Capital Management, Viktor Markov considère l'adhésion à l'OPEP comme un processus assez long et indique qu'il est prématuré de calculer les avantages d'une telle démarche. "Contrairement aux pays pétroliers du Proche Orient, la Russie ne peut pas mettre en sommeil ses gisements à cause des conditions climatiques, c'est pourquoi elle sera obligée de créer des réserves, ce qui se soldera par de nombreux problèmes, notamment fiscaux", indique-t-il. "Ainsi, la Russie se limite toujours à des déclarations, bien que la démonstration même de l'incapacité d'augmenter l'extraction des matières premières puisse parfois exercer la pression nécessaire sur le marché".

Kommersant

Indépendance de l'Ossétie du Sud: une source de problèmes pour la Russie

L'indépendance de l'Ossétie du Sud a apporté des avantages à tout le monde, la Géorgie comprise, à l'exception de la Russie, lit-on lundi dans le quotidien Kommersant.

Quant à la population sud-ossète, elle aussi a sans doute profité de la situation, se trouvant actuellement sous la protection solide de la Russie. Pourtant, personne à Tskhinvali ne considère l'Ossétie du Sud comme "indépendante", qualifiant cette dernière de partie de la Russie, d'où proviennent les pensions et la devise nationale qui a cours dans la république, tout comme le dollar.

Les grands gagnants sont les gens qui distribuent les milliards de roubles russes destinés à reconstruire l'Ossétie du Sud. La république indépendante qui engloutit des sommes considérables d'argent fédéral, pourrait devenir l'objet très opportun d'un raid anticorruption du président Medvedev, qui a grand besoin d'un succès rapide.

L'Ossétie du Sud n'a cependant provoqué que des maux de tête à Moscou. Une fois la fumée de la victoire dissipée, il s'est trouvé que la Russie n'avait en fait pas besoin de l'indépendance de ce petit territoire voisin. La souveraineté sud-ossète n'a rien apporté au Kremlin ni à l'intérieur du pays, ni à l'étranger.

Les pays du Caucase du Nord ne comprennent toujours pas ce qui est né à coté d'eux: une république indépendante ou un nouveau sujet du district fédéral du Sud? Quant à la politique internationale, la Russie a perdu au minimum un moyen de pression dans le Caucase, qui a toujours consisté en la possibilité de reconnaître ou pas l'indépendance des républiques autonomes au sein de la Géorgie. La Russie n'a pas non plus reçu le soutien des Etats de l'ex-URSS, qui ont parfaitement retenu qu'elle était capable au cours d'une crise de nerfs d'arracher un morceau de territoire à un membre de la CEI.

En outre, il est fort probable que Moscou ait en effet eu de la chance: la guerre caucasienne a été d'abord atténuée par la crise économique, Barack Obama ayant ensuite offert le calumet de la paix. Le conflit géorgien a été relégué au second plan.

De plus, c'est la Géorgie qui a sans doute le plus profité de tous ces événements, même si ses hommes politiques refusent toujours de comprendre leur bonheur. Premièrement, elle s'est débarrassée d'un territoire à problèmes, dont elle n'avait en fait pas besoin. Deuxièmement, Tbilissi a reçu des sommes importantes (notamment dans le cadre de la crise), qui contribueront à la modernisation du pays si elles sont utilisées correctement. Et tout cela sans parler d'une perspective lointaine, mais persistante de l'adhésion à l'OTAN.

Par Alexeï Malachenko, expert du Centre Carnegie de Moscou.

Vedomosti

Toyota suspend sa production en Russie

Toyota suspendra dès le 30 mars l'activité de son usine de Saint-Pétersbourg pour une semaine en raison de la crise et de la chute de la demande dans le pays, lit-on lundi dans le quotidien Vedomosti.

La raison avancée est "la situation difficile prolongée dans l'économie et sur le marché". Les 750 employés de l'usine recevront au cours de ce temps mort les deux tiers de leurs salaires moyens. Le porte-parole de l'entreprise n'a pas indiqué le nombre d'automobiles que l'entreprise envisageait de produire après le 7 avril. La possibilité de nouveaux arrêts dépend de la situation sur le marché, a fait-il remarquer.

L'usine Toyota (lancée en décembre 2007), tout comme le site de Volkswagen à Kalouga, était pressenti comme un des plus grands projets étrangers de l'industrie automobile russe. Le constructeur nippon a investi près de 200 millions de dollars dans la construction et envisageait de fabriquer dans un premier temps 20.000 Camry par an pour passer à 50.000 véhicules 18 mois plus tard. Toyota prévoyait d'augmenter à l'avenir sa capacité de production en Russie à 200.000-300.000 automobiles par an. Pourtant, l'usine n'a assemblé au premier semestre 2008 que 1.500 unités contrairement aux plans visant à produire 16.000 véhicules (les données récapitulatives de l'année ne sont toujours pas rendues publiques).

La vraie raison de l'arrêt de l'usine russe de Toyota est la baisse de la demande et la contraction du marché, affirme Evgueni Bogdanov, directeur du bureau de Moscou d'A. T. Kearney. Selon l'Association of European Businesses, les ventes de Toyota en Russie ont reculé en février de 43% (7.669 unités), la chute totale des deux premiers mois se chiffrant à 37% (13.849 unités).

Tous les constructeurs se heurtant actuellement au même problème, c'est le sort de Volkswagen qui est le plus enviable, car le prix de ses voitures n'est pas lié au dollar ou à l'euro, souligne M. Bogdanov. L'usine de Ford a suspendu son activité pendant presqu'un mois (du 24 décembre au 21 janvier) au cours des vacances de Nouvel An, rappelle-t-il. Les vacances de Toyota ont été moins importantes: du 29 décembre au 11 janvier 2009. L'usine de GM à Saint-Pétersbourg a été également arrêtée après le congé de Nouvel An, du 25 décembre au 15 février, et fonctionne actuellement trois jours par semaine.

Toyota a déclaré en février qu'il cesserait toutes les importations de Camry du Japon, car l'entreprise de Saint-Pétersbourg devrait atteindre sa pleine capacité. La compagnie envisageait de vendre le reste des voitures japonaises en avril-mai. Ainsi, une autre raison de l'arrêt est la volonté d'éviter une congestion du marché et le stockage des voitures, estime un distributeur du constructeur japonais.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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