"Je pense que la crise ne finira jamais, car ses conséquences se feront toujours ressentir", a-t-il déclaré devant les journalistes dans les couloirs du 2e Forum économique d'Astana.
Selon M.Mundell, l'économie mondiale est en train de plonger dans une profonde récession, alors que le monde a déjà perdu une partie de ses richesses. Et seul le choix de la bonne stratégie économique peut rétablir ces richesses.
"Si l'on s'acheminait à présent vers une politique monétaire plus souple, si le taux d'inflation aux Etats-Unis restait au niveau des 5 à 6 dernières années (près de 3% au lieu de 1% actuellement), si le dollar était autorisé à se déprécier, si les taux d'impôt sur les sociétés baissaient, le redressement pourrait s'accomplir très facilement d'ici le milieu de l'année en cours", s'est expliqué le prix Nobel.
Mais si la Réserve fédérale US continue d'injecter des fonds dans l'économie, le rétablissement du système économique américain ne débutera que d'ici le troisième trimestre 2009. M.Mundell a rappelé que l'économie européenne s'était engagée dans la récession huit mois plus tard. Par conséquent, la sortie de la crise pourrait être tardive, soit vers le début de l'année prochaine.
Néanmoins, le prix Nobel ne pense pas que l'administration Obama assouplisse sérieusement sa politique monétaire et fiscale.
Un autre prix Nobel d'économie - Edmund Phelps - n'est pas, lui non plus, moins pessimiste quant aux délais de la sortie de la crise.
"Vu la faiblesse actuelle du business et du système financier, je ne vois pas de raisons d'être optimiste à moyen terme", a conclu l'économiste.
