LA FRANCE ET L’OTAN

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Dans son commentaire intitulé « La France et l’OTAN » notre observateur Valentin Dvinine écrit
Dans son commentaire intitulé « La France et l’OTAN » notre observateur Valentin Dvinine écrit :
En prévision du 6Oe anniversaire de l’Alliance, qui sera célébré à son sommet début avril à Strasbourg et ensuite à Cologne, les médias occidentaux et les milieux politiques discutent activement du retour éventuel de la France dans les structures militaires de l’OTAN, dont elle s’est retirée en 1966 sur décision du général de Gaulle.
Je tiens à vous rappeler que de Gaulle a argumenté le retrait de son pays du commandement intégré de l’OTAN et le retrait des troupes étrangères du territoire français par la nécessité de « rétablir une situation normale de souveraineté, pour que la France décide seule l’intervention de son armée et l’usage de sa force de frappe nucléaire ».
Selon la presse écrite européenne, le retour de la France dans les structures militaires de l’Alliance sera officiellement annoncé au sommet de l’OTAN, écrit Valentin Dvinine. Certains journalistes parlent même de « réintégration pleine et entière » qui ne fera soi –disant aucun tort à sa souveraineté nationale.
On y distingue clairement la position du Q.G. de l’Alliance à Bruxelles, exposée dernièrement par son secrétaire général Jaap de Hoop Scheffer. Parlant le 11 février à Paris devant les membres des commissions des affaires étrangères et de la défense de l’Assemblée Nationale, ou plutôt leur suggérant la manière d’agir, il a déclaré que s’étant rapprochée dernièrement de l’OTAN la France n’a rien perdu de sa souveraineté. Elle ne perdra rien non plus demain, si elle décide de réintégrer pleinement l’Alliance. « Je pense qu’il est temps que la France y retourne pleinement », a déclaré Jaap de Hoop Scheffer.
A mon avis, écrit notre observateur, il s’agit d’une tentative de faire pression sur les députés français, d’autant plus que le secrétaire général de l’OTAN connait sans doute la position du président Nicolas Sarkozy à ce sujet, exprimée quelques jours plus tôt. Parlant le 7 février à la conférence annuelle de sécurité à Munich, le président français a carrément déclaré que la France souhaite rétablir ses rapports avec l’OTAN, tout en restant un allié indépendant, un partenaire libre des Etats-Unis.
Peut-être M. Jaap de Hoop Scheffer n’a-t-il pas bien interprété ce qui avait été dit à Munich. L’intervention du ministre français de la Défense Hervé Morin à Washington, où s’est réuni cette semaine le centre d’études stratégiques et internationales, pourrait alors servir de réponse aux propos qu’il a tenus à Paris.
Le ministre a déclaré que la France se propose de « rénover ses rapports avec l’OTAN, mais sans transiger avec son indépendance ». La question de l’indépendance, a-t-il précisé, n’est « ni négociable, ni discutable ».
Hervé Morin a également rappelé que le président Sarkozy associe le retour de la France dans les structures militaires de l’Alliance à la nécessité de relancer la construction de « l’Europe de défense » et que la France préconise en général « une rénovation » de l’OTAN, envisageant un nouveau concept de stratégie. L’Alliance doit rester en même temps un système de sécurité collective des Européens et des Américains, sans se transformer progressivement en un outil de maintien de la paix au service de l’ONU. L’élargissement illimité de l’Alliance ne peut que l’affaiblir, a déclaré le ministre français.
Une conclusion s’impose de ce qui vient d’être dit, écrit pour conclure Valentin Dvinine. Dans ses rapports avec l’OTAN la France demeure fidèle à la politique du général de Gaulle, politique qui a assuré le respect de ses intérêts nationaux et contribué sans aucun doute à relâcher la tension internationale et à renforcer la sécurité en Europe et dans le monde.

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