ABU DHABI, 3 mars - RIA Novosti. La situation politique se dégrade au Soudan à la veille de l'adoption, le 4 mars, d'une décision de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye relative à l'arrestation du président soudanais Omar el-Béchir.
En juillet dernier, le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo a requis un mandat d'arrêt contre le leader soudanais accusé de génocide au cours de la guerre civile au Darfour. Le 4 mars, la CPI doit statuer sur cette requête.
Selon le quotidien Al-Hayat, le chef de l'Etat soudanais a déclaré lors d'un meeting à Khartoum qu'il "n'abandonnerait jamais ses positions" et a qualifié les accusations portées contre lui de "mensonge visant à faire triompher l'injustice". Le président a souligné qu'il "poursuivrait la lutte contre l'oppression et l'hégémonisme".
D'après les médias occidentaux, des actions de protestation doivent se dérouler, le 4 mars, au Soudan devant les ambassades des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France qui soutiennent l'idée des poursuites pénales contre M. El-Béchir.
Des manifestations devant l'ambassade de Russie ne sont pas prévues. Néanmoins, la mission diplomatique russe à Khartoum a demandé à son personnel de "redoubler d'attention".
Les autorités soudanaises ont décrété des mesures d'exception en vue de maintenir l'ordre dans le pays. Il a été annoncé que "des organes spécialisés interviendraient énergiquement afin de réprimer toute action subversive en faveur de la décision de la Cour pénale internationale", rappelle Al-Hayat.
Le leader du groupe rebelle MJE (Mouvement pour la justice et l'égalité), Khalil Ibrahim Mohammed, a appelé la population soudanaise " à arrêter el-Béchir et à l'extrader vers la Cour de La Haye", annonce mardi le quotidien Al-Sharq Al-Awsat.
Dans sa déclaration au journal faite par téléphone, M. Khalil a affirmé que son mouvement "attendait la décision de la cour", ajoutant que cette décision "constituerait un précédent historique".
"Nous sommes prêts à faire face militairement et politiquement aux menaces émanant du régime en place afin de protéger nos concitoyens et leurs biens à Khartoum, au Darfour et dans toute autre région du Soudan", a souligné le chef du MJE.