Revue de la presse russe du 12 février

S'abonner
MOSCOU, RIA Novosti

Gazeta.ru

Arsenaux nucléaires: Moscou accepte la main tendue de Washington

Le Kremlin a perçu favorablement l'appel du président américain Barack Obama à coopérer dans le domaine de la réduction mutuelle des arsenaux nucléaires, lit-on jeudi dans le quotidien Gazeta.ru.

Les experts estiment cependant que cela ne garantit pas la signature d'un nouveau traité START d'ici fin de l'année.

"Les déclarations concernant l'avenir des relations russo-américaines, entendues ces derniers temps de la bouche de la nouvelle administration américaine, suscitent l'optimisme", a annoncé mardi la porte-parole du président russe Natalia Timakova. "Dmitri Medvedev est prêt à un travail collectif très méticuleux embrassant l'ensemble de l'ordre du jour de la coopération bilatérale, notamment la question du désarmement".

L'information selon laquelle Washington prônerait une réduction considérable (de 80%) des arsenaux nucléaires de la Russie et des Etats-Unis, a paru en milieu de semaine dernière. Selon les médias étrangers, l'élément-clé de l'initiative consistera à réviser la décision de l'administration Bush sur le déploiement de la troisième zone de positionnement de l'ABM en Europe, qui suscite l'hostilité de Moscou.

Selon le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, Washington n'a pas donné au cours des deux dernières années de réponses directes à la proposition visant à entamer une discussion autour du nouveau traité START, l'accord actuel expirant le 5 décembre 2009. Le président de l'Institut d'évaluations stratégiques, Alexandre Konovalov indique qu'il sera très difficile d'élaborer son successeur dans un délai aussi court. "Les parties peuvent cependant se mettre d'accord sur une prolongation de certaines procédures de START-1. Il existe également un traité sur la réduction des potentiels stratégiques offensifs (SORT) qui restera en vigueur jusqu'en 2012, mais ne contient aucune procédure. On peut plus ou moins accepter cette situation avant que START n'expire, mais sans ce dernier SORT perdra toute efficacité", explique-t-il. La volonté des pays de coopérer représente cependant, selon lui, un "bon signe".

M. Konovalov a fait remarquer que la Russie tentera probablement de lier ces négociations avec le déploiement de l'ABM américain en Europe. "Le vice-président Joseph Biden a pourtant déjà déclaré que ce programme serait poursuivi, même si le déploiement ne sera mis en oeuvre que dans le cas où son efficacité est avérée", rappelle-t-il.

Kommersant

La lutte anticorruption pour rapprocher Obama et Medvedev

La coopération sur l'Afghanistan a été le sujet essentiel des consultations russo-américaines qui se sont déroulées hier à Moscou afin de préparer la première rencontre des présidents Dmitri Medvedev et Barack Obama, lit-on jeudi dans le quotidien Kommersant.

Selon Kommersant, Washington a eu également l'idée d'inscrire à l'ordre du jour du sommet d'avril l'examen d'un accord de lutte conjointe contre la corruption. Il pourrait s'agir du premier document rapprochant les administrations russe et américaine.

Moscou, tout comme Washington, voudrait que la première rencontre des présidents soit fructueuse. C'est pourquoi on a déjà choisi des sujets destinés à faciliter l'obtention d'un compromis. Une de ces questions, le désarmement nucléaire, a déjà été évoquée à la veille de la conférence sur la sécurité à Munich, suscitant un grand enthousiasme de la part de Moscou.

Washington estime cependant que les délais sont trop courts pour élaborer ne serait-ce qu'un brouillon d'un document sérieux en matière de désarmement nucléaire. C'est pourquoi l'administration Obama cherche un moyen de souligner l'assainissement des relations entre les deux pays en préparant des documents dans d'autres domaines. Ayant analysé les dernières déclarations du président Medvedev, l'administration Obama a décidé de choisir un sujet tenant à coeur le leader russe. Selon le journal, la Maison Blanche a opté pour la lutte anticorruption, chère à Medvedev.

Les sources affirment que c'est Michael McFaul, directeur du département russe du Conseil américain de sécurité nationale, qui est actuellement chargé de l'élaboration des propositions en matière de lutte anticorruption avec la Russie. De plus, M. McFaul est considéré à Washington comme le père de la phrase sur le "redémarrage" des relations entre les Etats-Unis et la Russie.

Ariel Cohen, expert en chef de l'Heritage Foundation, ne comprend pas l'enjeu d'un tel document: "On ne réalise pas même les accords existants. Les Etats-Unis n'ont pratiquement jamais poursuivi de hauts fonctionnaires russes contrairement au Kazakhstan et à l'Ukraine".

Le seul scandale lié à la poursuite judiciaire d'un fonctionnaire russe aux Etats-Unis, reste celui de l'ancien ministre russe de l'Energie atomique Evgueni Adamov.

Une source au sein de l'administration du président russe a déclaré que l'idée d'un tel accord n'avait pas encore été discutée avec le Kremlin.

Nezavissimaïa gazeta

Russie-Inde: élargissement de la coopération dans le nucléaire

Le nucléaire russe a obtenu un grand succès: la compagnie TVEL a signé hier à Moumbai (Bombay) des contrats à long terme portant sur la livraison de combustible pour les centrales nucléaires locales avec le département de l'énergie atomique du gouvernement indien, lit-on jeudi dans le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Le total des accords dépasse 700 millions de dollars. Les experts prévoient cependant une aggravation de la concurrence sur le marché indien.

"La compagnie russe est la première entreprise à avoir signé un contrat à long terme de livraison de combustible nucléaire en Inde après que le Groupe des fournisseurs nucléaires (GFN) avait supprimé le 6 septembre 2008 ses restrictions sur les livraisons d'uranium, de réacteurs et de technologies en Inde", a souligné hier le service de presse de TVEL.

Avant de choisir les fournisseurs russes de combustible pour ses centrales nucléaires, l'Inde a mené des négociations sur des fournitures d'uranium faiblement enrichi avec des entreprises canadiennes, kazakhes et africaines. Ce contrat avantageux n'a cependant suscité aucune bataille sérieuse. "L'Inde ne possède de partenariat réel et efficace dans le domaine de l'énergie nucléaire qu'avec la Russie", fait remarquer Ivan Andrievski, partenaire exécutif de la compagnie 2K Audit - Delovye konsoultatsii. "Aujourd'hui, la Russie participe notamment à la construction de la centrale nucléaire de Koudankoulam".

D'un coté, un contrat de 700 millions de dollars représente un succès considérable dans la lutte pour le marché indien. Confrontée à un déficit sérieux d'électricité, l'Inde envisage de construire 28 réacteurs nucléaires d'une capacité totale de près de 40GW d'ici 2020, c'est pourquoi le résultat atteint offre de bonnes perspectives pour l'avenir. De l'autre coté, la situation actuelle a radicalement changé: l'annulation de l'interdiction de la coopération avec l'Inde dans le domaine nucléaire pour les membres du GFN, a engendré de nombreux concurrents pour la Russie, qui envisagent également de développer et de consolider leurs relations avec l'Inde en matière d'énergie nucléaire.

"Cela concerne tout d'abord Washington, qui a de grands projets en matière de coopération avec New Dehli", souligne M. Andrievski. "C'est pourquoi il est évident que dans un avenir proche les compagnies nucléaires russes seront obligées de lutter pour obtenir de nouveaux contrats avec l'Inde".

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала